Mercredi, Vladimir Poutine, en visite à Pyongyang, a signé un accord de partenariat stratégique entre la Russie et la Corée du Nord. Le chef du Kremlin a également remercié Kim Jong-un du soutien de la Corée du Nord à la Russie, dans le cadre de la guerre en Ukraine, car ce partenariat entre Moscou et Pyongyang, n’est pas seulement une alliance politique, dirigée contre les États-Unis, mais elle contient également un volet militaire, qui a provoqué la colère des dirigeants de Kiev.
« La Corée du Nord coopère aujourd’hui activement avec la Russie dans le domaine militaire et fournit délibérément des ressources pour le meurtre de masse des Ukrainiens », voilà les mots extrêmement durs avec lesquels Mykhailo Podolyak, un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a commenté l’annonce du nouveau partenariat stratégique entre Moscou et Pyongyang.
Mykhailo Podolyak a accusé la Corée du Nord de fournir à Moscou « un grand nombre d’obus de gros calibre » qui lui permettent de « maintenir une intensité élevée des attaques d’artillerie et de missiles », ce qui selon lui a un impact sur le déroulement de la guerre et augmente considérablement le nombre de victimes civiles, rapporte notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan.
Cinq millions d'obus livrés
Selon des sources sud-coréennes, Pyongyang aurait en effet livré à la Russie plus de cinq millions d’obus, dont environ trois millions d’obus de 152 mm, des stocks qui ont permis à l’armée russe de pallier l’épuisement des stocks de munitions et de maintenir sa puissance de feu contre les Ukrainiens.
Par ailleurs, début 2024, l’armée russe a tiré des missiles balistiques nord-coréens, un modèle appelé KN-23, d’une portée de 900 km, sur Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine. À Kiev, beaucoup de responsables craignent que l’utilisation d’armements nord-coréens, et à terme iraniens, va s’accentuer sur l’Ukraine, toujours confrontée à des retards de livraisons de munitions occidentales pour assurer sa défense.
Une centrale électrique ukrainienne a été endommagée lors d'une attaque russe massive dans la nuit de mercredi à jeudi, la dernière en date visant des installations énergétiques ukrainiennes, a annoncé son opérateur privé DTEK. « Encore une nuit difficile pour l'industrie énergétique ukrainienne. Les Russes ont attaqué l'une des centrales thermiques de DTEK », a déclaré jeudi la société dans un communiqué, faisant état de « sérieux dégâts » et de trois employés blessés. Il s'agit, selon la société, de la septième attaque « massive » visant des centrales électriques ukrainiennes durant les trois derniers mois.
L'armée de l'air ukrainienne a pour sa part indiqué que la Russie avait tiré neuf missiles et 27 drones d'attaques de conception iranienne, ajoutant que tous les projectiles, sauf quatre des missiles avaient été abattus. Moscou a lancé une campagne de bombardement ces derniers mois, visant les principaux centres de production et de distribution d'électricité ukrainiens et détruisant, selon le président Volodymyr Zelensky, la moitié de la capacité énergétique du pays.
Le directeur général de DTEK, Maxime Timtchenko, a prévenu que l'Ukraine risquait d'être « confrontée à une grave crise cet hiver », si ses partenaires occidentaux ne se mobilisent pas. « Je supplie les alliés de nous aider à défendre notre système énergétique et à le reconstruire à temps », a-t-il ajouté dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, expliquant qu'une centrale déjà endommagée lors d'attaques précédentes avait été de nouveau touchée.
Des centrales électriques visées par des missiles iraniens
La Russie dément toujours attaquer des cibles civiles, mais a reconnu viser des sites énergétiques en réponse, selon elle, à des attaques ukrainiennes contre ses propres infrastructures d'hydrocarbures. La même nuit, plusieurs dépôts de pétrole en Russie ont la cible de drones ukrainiens, ainsi que la ville de Slaviansk-sur-Kouban, dans la région de Krasnodar (sud), où une femme a été tuée, selon le gouverneur régional, Véniamine Kondratiev.
« Dans la nuit, une attaque criminelle du régime de Kiev a visé Slaviansk-sur-Kouban. Une maison a été entièrement détruite. Malheureusement, une habitante locale a été tuée », a écrit le gouverneur régional Véniamine Kondratiev sur Telegram.
Au total, 15 drones ont été interceptés et détruits dans la république d'Adyguée, dans les régions de Briansk, de Krasnodar, de Rostov, de Belgorod et d'Orlov, selon la même source. En dehors de Krasnodar, les attaques ont surtout ciblé des dépôts de pétrole, selon les autorités locales.
Avec RFI
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