France : condamné pour agression sexuelle sur son filleul, Dominique Boutonnat quitte la tête du CNC

Le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné le président du Centre national du cinéma (CNC) à trois ans de prison dont un an ferme pour agression sexuelle sur son filleul. Dominique Boutonnat, qui a démissionné de cet établissement public dans la foulée, a annoncé faire appel de cette décision de justice.

Le président du Centre national du cinéma (CNC), Dominique Boutonnat, a été condamné vendredi 28 juin par le tribunal correctionnel de Nanterre à trois ans de prison dont un an ferme pour avoir agressé sexuellement son filleul en août 2020. À la suite de cette décision judiciaire, il a annoncé sa démission.

Dans son jugement, le tribunal a considéré la "version du plaignant plus crédible" que celle du patron du CNC, qui a exercé toujours selon cette instance "un véritable ascendant" sur son filleul. 

Dominique Boutonnat a également écopé d'une interdiction de contact pendant trois ans avec la victime. 

Dans un courriel envoyé par le secrétariat de la présidence du CNC juste après le jugement, Dominique Boutonnat a tenu "à réaffirmer son innocence quant aux faits qui (lui) sont imputés" et a annoncé interjeter appel de cette décision et démissionner dans le même temps du puissant Centre.

"Cette affaire est la parfaite démonstration de ce qu'est une agression sexuelle", a estimé pour sa part Me Caroline Toby, avocate de la victime. "L'abus d'autorité et la notion d'emprise ont été reconnus par la justice", a-t-elle encore réagi. 

Reconduit par l'exécutif malgré sa mise en examen

Lors de l'audience du 14 juin, le parquet avait requis trois ans d'emprisonnement avec sursis contre Dominique Boutonnat, 54 ans. 

"On est allé très près de quelque chose qui aurait été criminel", avait estimé le procureur. Devant le tribunal, le jeune homme, âgé de 19 ans au moment des faits, avait décrit Dominique Boutonnat, avec qui il n'a pas de lien de parenté, comme "plus qu'un parrain", qui venait trois à quatre fois par semaine au domicile de ses parents. 

Selon lui, lors d'un séjour dans la maison de campagne de son parrain en Grèce, ce dernier a tenté de le masturber, après un bain nus dans une piscine, et il l'a ensuite masturbé pour qu'il arrête de le toucher. "Je le regarde pour retrouver un peu mon parrain et c'est là que je vois quelqu'un de tout à fait différent dans ses yeux, (...) c'est quelqu'un en train de m'utiliser pour se masturber", a-t-il expliqué. 

Pour sa part, le président du CNC avait nié toute agression sexuelle : il avait toutefois reconnu des baisers mais consentis et initiés par son filleul, et qu'il avait brièvement embrassé le jeune homme sur la bouche le lendemain, alors que ce dernier sortait de la salle de bain, pour dédramatiser la situation.

Malgré sa mise en examen en février 2021, Dominique Boutonnat avait été reconduit par l'exécutif à son poste à la tête du CNC en juillet 2022. 

La CGT-spectacle avait appelé à sa démission en octobre 2022, et le collectif 50/50, qui milite pour l'égalité, la parité et la diversité dans l'industrie cinématographique et audiovisuelle, avait déploré sa reconduction.

La comédienne Judith Godrèche, qui combat les violences sexuelles dans le cinéma, notamment à l'encontre des mineurs, s'était elle aussi insurgée contre son maintien en poste, demandant le 29 février, devant le Sénat, "le retrait" de ses fonctions à la présidence du Centre national de la cinématographie (CNC).

Avec AFP et France 24

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