Elections 2023 à Beni : la femme peut briser le mythe de 17 ans sans règne !

Photo d'illustration


Beni, ville située au Nord-Kivu à l’est de la RDC, se plonge de plus en plus dans l’effervescence électorale à l’approche des élections générales au pays. Le mythe de 17 ans sans femme élue tentera d’être brisé en décembre 2023.

Dans un contexte électoral  où le nombre des femmes dépasse loin le nombre des hommes, les voix se lèvent pour la prise de conscience dans la propulsion des femmes vers les instances de prise de décision  notamment les assemblées nationale et provinciale. Et ce, après la publication vendredi 22 septembre 2023 de la liste définitive des candidats retenus à la députation nationale par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). 

 Seule une dizaine de femmes sont, par exemple, retenues pour competir à la députation nationale contre près de nonante hommes ; tous à la recherche des immunités parlementaires pour deux sièges reconnus par la centrale électorale pour circonscription de Beni ville.  

Pepin Kavota président de la société coordination urbaine de Beni est d’avis de la « capacité de la femme à jouer un rôle crucial pour l’émergence de la nation » secouée par des crises de tout genre. Pour lui, c’est un travail de « longue  haleine »  pour inverser la tendance, mais l’apport de chacun est souhaitable. Il reste confiant : « la femme doit prendre le devant » et jouer un rôle dans la communauté.

Le passé qui trahit l’égalité de genre  

La troisième République qui a inauguré l’heure de la démocratie participative tarde à briser le mythe de la représentativité des hommes pour la circonscription électorale de Beni ville. Depuis 2006, aucune femme n’a été élue députée. Elles sont pourtant nombreuses des femmes qui postulent aux législatives nationale et provinciale.

Candidate non élue aux élections de 2018, Kimeme Manote se dit forte de son expérience politique et reconnait les erreurs dues à une « perception erronée du rôle de la femme ». Prête pour les élections de décembre 2023, elle félicite le gouvernement congolais pour le « premier pas franchi » en adoptant des particularités pour les candidatures féminines dans la récente loi électorale où le seuil de recevabilité dépendait aussi du nombre des femmes candidates promues par les regroupements politiques.  

« Nous savons les capacité de la femme qui peut changer la donne. Elle donne la vie et est capable de renaître le sourire des Congolais non seulement à Beni, mais sur toute l’étendue de la République. Des responsabilités familiales font penser aux uns et aux autres que nous ne sommes pas capables, cependant nous pouvons et nous mettons nos potentialité pour l’intérêt communautaire depuis des années sans même l’idée des élections », insinue Kimeme Manote qui propose l’adoption d’une loi sur la répartition des sièges exclusifs aux femmes dans les assemblées nationale et provinciale.

Sa collègue candidate à la députation national Clarice Kyavithiko rappelle « la sous-estimation », un des facteurs de l’inégalité de genre. Ayant longtemps travaillé dans les organisations de développement dans la commune Ruwenzori, elle sollicite « l’engagement de la femme à confirmer sa force à gérer la chose publique » et de ne pas « se lasser manipuler » dans cette circonscription où les électrices sont nombreuses que les électeurs. Elle doit jouer un rôle positif « avant pendant et après les élections même si elle est confrontée à plusieurs aux difficultés », insiste-t-elle.

Et l’homme ?

La cheffe de bureau du service genre, famille et enfant en ville de Beni Ruth Sabuni interpelle les hommes à « accompagner et non piétiner les efforts » de la femme. Dans une interview exclusive, elle réclame la réciproque considération entre l’homme et la femme lors des échéances électorales qui pointent à l’horizon. Si la femme traille aux côtés de l’homme pour sa propulsion, elle mérite le même soutien de la part des hommes, estime-t-elle.

« Parmi les femmes, certaines sont compétentes. Les stéréotypes liés à la femme, les erreurs du passé doivent être bannis. Que communauté accorde confiance à la femme. Nous encourageons les hommes qui accompagnent les femmes et invitons les autres à se joindre à eux. La moquerie contre le genre féminin dans un challenge électoral appartient au passé. Etant majoritaire, la femme doit jouer un rôle décisif pour l’élection d’une femme et écarter les erreurs de 2006, 2011 et 2018 », déclare Ruth Sabuni.

Comme sur l’ensemble du territoire congolais, le déséquilibre du pouvoir entre le genre s’observe dans les postes de prise de décision en ville de Beni. Elles sont moins nombreuses des femmes nommées ou élues à de hautes fonctions. Aux élections de 2018, aucune femme n’était même figurée sur la liste de « cinq meilleurs perdants »  aux deux législatives dans une sphère où les messes noires des politiques élaboraient des mécanismes sexistes et dégradants voire l’infox pour saper la crédibilité de tel ou tel autre candidat. L’unique mission était de réduire les chances de certains candidats.

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