Violation du Palais du peuple par la police : voici la réaction du bureau de l’Assemblée nationale


Le bureau de l’Assemblée nationale est revenu ce samedi sur les incidents produits ce vendredi au Palais du peuple. Les députés nationaux ont vu l’accès à ce temple de la démocratie interdit par la police qui avait déclaré avoir reçu l’ordre de la hiérarchie.

Le rapporteur de la chambre basse du parlement, Célestin Musao, qui a parlé au nom de tous les élus du peuple, a « condamné avec la dernière énergie le spectacle désolant dont les Honorables Députés nationaux et Honorables Sénateurs ont été victimes hier vendredi, de la part de la Police Nationale Congolaise envoyée au Palais du peuple en violation des lois régulant la réquisition de force publique mais aussi et surtout l'inviolabilité de l'enceinte du Palais du peuple ».

Il remercie, par ailleurs, le Vice-premier ministre, ministre de la Justice et Garde des Sceaux pour la levée des barricades érigées sur le site du Palais du peuple, sous prétexte de ladite réquisition de force publique, du reste illégale.

Ci-dessous, la déclaration du rapporteur de l’Assemblée nationale :

Retour sur le scandale perpétré hier au Palais du peuple par la Police Nationale Congolaise sur instruction du PG près le Conseil d'État (notre indignation sans pareille).

Honorable Prof Musao Kalombo Mbuyu Célestin, Rapporteur AN

Nous réitérons nos propos condamnant avec la dernière énergie le spectacle désolant dont les Honorables Députés nationaux et Honorables Sénateurs ont été victimes hier vendredi, de la part de la Police Nationale Congolaise envoyée au Palais du peuple en violation des lois régulant la réquisition de force publique mais aussi et surtout l'inviolabilité de l'enceinte du Palais du peuple. Dans cet ordre d'idées, nous condamnons les violences perpétrées dans la foulée par les militants d'un certain parti politique, à l'endroit des élus légitimes du peuple congolais dont les Honorables Lombaku, Kabange Numbi et bien d'autres.

C'est du jamais vu et vécu dans l'histoire de notre pays, puissions-nous nous permettre de relire ladite histoire depuis la Conférence de Berlin en 1885 jusqu'en 2019. C'est carrément inacceptable que nous allions des reculs en reculs, alors qu'il y a deux ans, au terme des élections générales de décembre 2018, l'ensemble de la communauté nationale venait d'arbitrer, avec un ouf de soulagement, la grande et inédite révolution historique marquant le tout premier transfert pacifique du pouvoir au Sommet de l'Etat congolais, des espoirs d'un peuple dont la flamme tend aujourd'hui à s'éteindre contre toute attente.

Il sied ici de saluer l'esprit de responsabilité dont a fait montre hier, le Vice-premier ministre, ministre de la Justice et Garde des Sceaux pour la levée des barricades érigées sur le site du Palais du peuple, sous prétexte de ladite réquisition de force publique, du reste illégale.

Nous sommes profondément consternés-écoeurés, choqués - indignés de la récidive du rétropédalage que nous vivons au summum de nos institutions, au point que les plus hautes instances judiciaires s'évertuent sans fin à faire fi aux principes fondamentaux de la séparation du pouvoir ou l'applicabilité du droit congolais en vigueur. Nous pensons qu'il s'agit là sans faux-fuyants d'une option jusqu'auboutiste des pêcheurs en eaux troubles soucieux de provoquer un chaos.

Pour qui jouent-ils en cherchant cette apocalypse à l'heure où le pays est pourtant confronté à mille et un défis de tous ordres?

Cette énième mise en garde que nous lançons aux uns et aux autres se veut aussi un appel pathétique à la conscience patriotique, eu égard à ce qui nous unit par rapport à notre destin commun. Nulle part au monde, le pouvoir judiciaire n'a déjà défié le pouvoir législatif comme cette aberration vécue hier sur le site sacré du Palais du peuple. Nous n'allons donc pas manquer de recourir aux voies légales pour solliciter des poursuites judiciaires contre les auteurs de ce raté judiciaire et politique d'hier.

Il existe ce que nous appelons "la courtoisie institutionnelle et le respect des règles établies", nous sommes d'avis que c'est en tout état de cause ce que doit être la feuille de route entre nous - animateurs des institutions. Il y a 60 ans que nous sommes dans ce grand bateau de notre indépendance nationale, allons-nous continuer à faire la marche à reculons vis-à-vis de nos acquis démocratiques et divers?

N'oublions surtout pas que nous n'avons que la RD Congo comme seule patrie - l'unique patrimoine commun que nous léguerons à notre postérité. Dans quel état allons-nous lui léguer ce patrimoine ? Wait and see!

Honorable Prof Musao Kalombo Mbuyu Célestin, Rapporteur AN


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