Vrombissement des moteurs des véhicules d'un côté, des va-et-vient dans la cour de l'autre, seuls les signaux des Motorolas facilitent la communication entre contingents dans la base des casques bleus malawites en ville de Beni au Nord-Kivu. Ils se préparent pour la patrouille de ce mercredi 27 mars 2024 retardée suite à une intervention au domicile "attaqué" d'un agent de la mission onusienne vers Masiani.
À 20 heures cinquante minutes locales, une vingtaine de contingents se rassemblent dans la cour pour un briefing, alors que trois véhicules militaires blindés s'apprêtent à les recevoir pour cette fin.
La première étape pour cette patrouille est le quartier Masiani anciennement touché par l'activisme des combattants ADF. Juste à l'entrée du cimetière, une position militaire y est érigée. Tout est calme, les casques bleus descendent des véhicules blindés pour discuter avec les militaires autour de la situation qui prévaut cette nuit dans cette contrée. Quelques casques se déploient à plusieurs mètres de la position militaire guettant tout mouvement.
Une nuit de surprises
Alors que les militaires échangaient avec les casques bleus, à l'aide d'un interprète, ils révèlent l'intention de la population qui doute de la patrouille de la mission onusienne. Tout est donc fait pour empêcher chaque fois l'accès des contingents onusiens dans cette partie, renchérissent-ils insistant sur quelques pistes de solution proposée par la population face à cette méfiance, dont la participation des jeeps de l'armée Congolaise dans la suite de la patrouille.
Dix minutes d'échanges, les casques bleus repartent pour d'autres zones. À la surprise, tout au long du tronçon ramenant jusqu'à la route nationale numéro quatre, des barricades en pierres sont sur la chaussée, alors qu'elles n'étaient pas visibles lors de l'allée.
Visiblement, les jeunes se sont réveillés nuitamment pour placer les barricades juste lors du passage des casques bleus vers l'ouest du quartier sachant qu'ils vont retourner par le même chemin. Ce qui corrobore avec les révélations faites par les militaires congolais.
Silence, des casques bleus échangent via des motorolas et décident d'escalader les pierres suite à la performance des véhicules blindés. "Why it (pourquoi ça)", s'exclame un casque bleu qui se trouve à bord du premier véhicule. Son regret est de voir la mécomprehension des habitants, alors qu'ils se privent du sommeil pour "sécuriser la population".
En dépit de la situation, les casques bleus Malawites ont progressé à Ngadi et Paida où aucun incident n'a été signifié. Dans les deux entités, tout s'est passé comme prévu et les casques surveillaient des mouvements suspects dans les rues et ruelles.
La mission onusienne inscrit ses patrouilles dans la région pour une visée dissuassive face à la menace sécuritaire permanante dans plusieurs coins et recoins . Des rotations s'effectuent la journée ou la nuit en fonction des unités des casques bleus déployées dans la zone.
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