Affaire Mwangachuchu : ce qui va se passer ce vendredi

Au cours de l'audience du mardi 23 mai 2023, à la prison militaire de Ndolo, les avocats du député Édouard Mwangachuchu Hizi avaient demandé que leur client ne soit pas interrogé. Et ce, par motif qu'ils (ces avocats) n'avaient pas fini d'éplucher les pièces versées dans son dossier.

Après débat, les juges ont considéré à leur demande. C'est donc son co-prévenu, le commissaire principal Robert Mushamalirwa, qui a été questionné au cours de cette audience. Ce dernier a, dans toutes ses répliques, nié avoir travaillé dans la société minière appartenant à l'Élu de Masisi au Nord-Kivu. 

Robert Mushamalirwa dit qu'il n'avait jamais vu le député Édouard Mwangachuchu de toute sa vie. Il a juste entendu parler de lui, en travaillant plutôt pour un autre membre de la famille Mwangachouchou.

Quelques heures après d'instruction ce mardi dernier, les juges de la Haute Cour militaire ont levé la séance en renvoyant la cause à l'audience du vendredi 26 mai. Date à laquelle, le député national Édouard Mwangachuchu va être interrogé sur le fond des infractions à sa charge et être confronté aux dires du co-prévenu, Robert Mushamalirwa.

Dans une audience qui a précédé celle du mardi dernier, le ministère public a lu le document où l'élu de Masisi au Nord-Kivu s’était présenté comme un sujet rwandais, à en croire ce qui est écrit sur ce document. 

Prenant la parole, le prévenu avait complètement nié les propos du ministère public, ce qui remet en cause le document.

L’accusé a de même reconnu avoir effectué ce test à cette période là alors qu’il voulait quitter la ville de Goma pour Kinshasa via l’aéroport de Kigali au Rwanda, il avait été amené au stade, comme tout le monde, pour faire ce test Covid19.

« Je suis entré par Gisenyi pour aller à Kigali où je devais prendre l’avion pour rentrer à Kinshasa parce que l’aéroport de Goma était déjà fermé. J’ai même appelé l’assemblée nationale avant de quitter pour me rassurer que le Rwanda ne me fasse pas de mal parce que je n’étais pas d’accord avec cette histoire de M23. Le vice-président de l’époque Jean-Marc Kabund qui m’avait eu au téléphone m’avait rassuré qu’il a appelé le Rwanda pour cela et qu’ils ne me feront rien », a expliqué Mwangachuchu

Le patron de la société minière de Bisunzu (SMB) a indiqué qu'il avait rencontré d'autres personnalités politiques congolaises à l’aéroport dont Bahati Lukwebo [ Comme quelqu'un qui dirait qu'il n'était pas le seul à passer par le pays de Paul Kagame pour arriver à Kinshasa]

Et de poursuivre :

« Depuis que j’existe je n’ai utilisé que des passeports congolais dans tous mes voyages et je les garde tous. Je crois que ce jour là, lors de l’éruption volcanique à Goma, j’ai même utilisé mon passeport diplomatique et si vous vérifiez vous verrez que suis entré par Gisenyi et sortir par Kigali. Je n’ai jamais été demandeur d’un passeport rwandais, moins encore d’une nationalité rwandaise. Je mets quiconque à défis pour me ramener des documents me contredisant », a-t-il renchéri.

La cour militaire peut-elle inviter les politiques Jean-Marc Kabund et/ou Bahati Lukwebo comme renseignants dans cette affaire ?

Personne n'a la réponse à cette préoccupation.

Rappelons que le député National Édouard Mwangachuchu est poursuivi pour détention d’armes, suspecté d’être en collaboration avec le Rwanda pour agresser la République Démocratique du Congo, via les terroristes du M23.