RDC/Guerre dans l'est : plus de dix ''grandes'' puissances dont l'Allemagne opposées à l'option militaire

Après avoir effectué un voyage conjoint à Goma du 18 au 19 avril, accompagné par le Ministre des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale, Modeste Mutinga, et organisé par le coordonnateur humanitaire, Monsieur Bruno Lemarquis, pour s’imprégner de la situation humanitaire, les ambassades de l’Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Espagne, France, Irlande, Japon, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse et la délégation de l’Union européenne se sont montrés profondément préoccupés par l’escalade de la violence à l’Est de la République Démocratique du Congo, notamment au Nord Kivu et en Ituri, ainsi que par l'impact sur la population civile, résultant en une situation humanitaire alarmante.

Ces ambassadeurs accrédités en RDC ont par ailleurs indiqué que malgré l’engagement de nombreux acteurs et le travail inlassable des acteurs humanitaires, les besoins des populations en situation de vulnérabilité ne sont pas couverts dans leur intégralité.

''Nous appelons toutes les parties à oeuvrer en faveur d’une désescalade des hostilités afin d’assurer l’accès humanitaire à la population dans le besoin et à rétablir la paix pour mettre un terme à la souffrance de cette dernière et pour lui permettre de rentrer chez elle. Nous soulignons que seul un processus politique peut mettre fin à la crise et nous soutenons les initiatives régionales de paix, comme le processus de Luanda'', peut-on lire dans ce communiqué.

Et de poursuivre :

''Tant que la violence perdure, les civils doivent être protégés à tout prix. La situation actuelle à l'Est de la République Démocratique du Congo les expose à des risques graves et nous demandons à toutes les parties au conflit, et celles en mesure de les influencer, de respecter strictement le droit international humanitaire et le droit international des droits de l'homme. Nous plaidons pour un accès humanitaire rapide et sans entrave et pour le respect du caractère civil des camps de déplacés internes'', poursuit le communiqué.

Les normes humanitaires bafouées

''Lors de notre visite à Goma, nous avons constaté les conditions difficiles auxquelles sont confrontées les populations déplacées. Nous sommes préoccupés par le manque de respect des normes humanitaires minimales, avec un nombre insuffisant de services sociaux et d'abris pour les personnes dans le besoin. L’augmentation des cas de violences sexuelles et basées sur le genre est inacceptable. Nous demandons la protection des sites de déplacés et des mesures strictes pour assurer la sécurité de ceux qui y cherchent refuge. Nous plaidons pour la mise à disposition de sites additionnels et de services de base pour les personnes déplacées. Dans un tel contexte, et vu les risques pour la protection des civils, un processus de désengagement progressif, responsable et durable de la MONUSCO, dans l’esprit de la Résolution 2717, est crucial'', indique le communiqué conjoint.

En outre, ces ambassadeurs ont salué les efforts significatifs de la communauté humanitaire et l'ont remerciée du travail qu’elle accomplit chaque jour. ''Toutefois, les besoins restent incommensurables et continuent d’augmenter. Nous appelons à un renouvellement des efforts de collaboration de la part de toutes les parties prenantes, notamment du gouvernement, des Nations Unies, des partenaires bilatéraux que nous sommes et de la société civile, pour faire face à la crise et au conflit à l'Est, en mettant l'accent sur la nécessité d'une action coordonnée entre les acteurs humanitaires, de développement et de paix. Ensemble et si chacun prend ses responsabilités, nous pouvons obtenir de meilleures conditions d’accueil pour les victimes de la violence et les personnes déplacées, comme celles qui nous ont accueillis chaleureusement lors de notre visite dans des camps de déplacés, malgré les conditions difficiles dans lesquelles elles se trouvent'', lit-on dans ce communiqué.

Enfin, ces ambassadeurs ont réaffirmé leur soutien à la réponse humanitaire à l’Est de la République Démocratique du Congo et au processus de paix. ''Nous restons engagés et solidaires afin que la crise sécuritaire et humanitaire à l’Est du pays ne soit pas oubliée.

Nous remercions tous nos collègues des Nations Unies qui ont rendu possible cette visite à Goma ainsi que le Gouvernement de la République Démocratique du Congo et tous les acteurs qui nous ont accueillis et ont échangé avec nous.'', chute le communiqué.

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