RDC-Rwanda : la menace d’une guerre ouverte

Kagame et Tshisekedi, ph de tiers


Le dirigeant de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, était reçu à l’Élysée la semaine dernière. Il a bien sûr été question de la crise à l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

La région du Nord-Kivu, à l'est de la RDC, est en proie à de violents combats ayant entraîné de très nombreuses victimes et des déplacements massifs de populations. Les affrontements se sont intensifiés depuis le mois de février dernier, entre les nombreuses factions sur place, dont des groupes armés congolais et les forces du M23, soutenues - selon l’ONU - par le Rwanda. Que peut la diplomatie dans ce conflit, et quel peut être le rôle de la France en particulier ?

Le Rwanda appuie-t-il le M23 ?

Le Nord-Kivu est une zone en conflit avec les autres provinces de la région depuis plus de 30 ans. Un grand nombre de groupes armés sont impliqués, mais le M23 occupe une place particulière. Après une escalade du conflit en février, cette organisation encercle actuellement la capitale du Nord-Kivu, Goma. Pour Thierry Vircoulon, coordinateur de l'Observatoire de l'Afrique centrale et australe à l'Ifri, “le M23 est appuyé par l’armée rwandaise”. Le Rwanda affirme pourtant que cette rébellion protège les Tutsi menacés et attaqués au Congo. “C'est la fable que raconte le M23 depuis longtemps. Ce n'est absolument pas l'objectif de ce mouvement ni sa stratégie. Le mouvement du M23 a été dormant de 2013 à 2021, donc s'ils étaient là pour protéger les Tutsi, on se demande pourquoi ils avaient disparu pendant plus de dix ans”. L'encerclement de Goma a mené au déplacement d'un grand nombre d'habitants qui se rassemblent désormais dans des camps autour de la ville. La situation humanitaire s'y dégrade terriblement, notamment au niveau alimentaire.

Les exploitations minières

Le M23 tente également de mettre la main sur les ressources souterraines de la RDC. Thierry Vircoulon revient sur cette entreprise : “la contrebande entre les provinces orientales de la RDC et les pays voisins, y compris le Rwanda, existe depuis un certain moment. Cette contrebande repose sur des ressources naturelles, en l'occurrence des ressources minières. Au Nord-Kivu, il y a deux grandes mines : celle de Roubaya et celle de la zone de Bisiye. La zone de Roubaya a été prise assez rapidement par le M23 au début de l'année dernière et la cité elle-même vient d'être prise très récemment. C'est une zone qui produit du coltan et de la cassitérite, deux minerais dont les cours sont actuellement assez élevés”. 

Concernant l’exploitation des ressources de la RDC, le pays a notamment mis en demeure la société Apple, accusée d’utiliser des minerais de contrebande provenant du Rwanda. 

"Quand on analyse les statistiques d'exportation de minerais du Rwanda, on voit qu'elles ont fait un bond depuis que le M23 s'est réactivé. Elles ont atteint l'année dernière 1,1 milliard de dollars, soit une augmentation de 43 %”, souligne le chercheur.

Avec Radiofrance.fr

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