USA: les accords miniers en échange contre la sécurité relégués au second plan

L'échange de ressources naturelles contre des garanties de sécurité devient une monnaie d'échange. Deux cas illustrent cette tendance : l'Ukraine et la République démocratique du Congo (RDC).

En Ukraine, un accord préliminaire avec les États-Unis prévoyait la création d'un Fonds d'investissement pour la reconstruction, financé à hauteur de 50 % par les revenus issus des ressources naturelles ukrainiennes, notamment les terres rares, le pétrole et le gaz. En contrepartie, les États-Unis s'engageaient à soutenir financièrement la stabilité économique de l'Ukraine. Cependant, cet accord n'incluait pas de garanties de sécurité ni d'engagements concernant la fourniture continue d'armes, ce qui a conduit à des tensions lors des négociations entre les présidents Trump et Zelenskyy.

Les négociations entre l’Ukraine et les États-Unis sur l’exploitation des minéraux critiques, notamment les terres rares, ont été reléguées au second plan en raison de la priorité donnée par l’administration Trump à un cessez-le-feu en Ukraine,a annoncé la maison blanche mercredi 19 mars.

Parallèlement, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a proposé aux États-Unis un accès privilégié aux ressources minérales du pays, riches en cobalt, lithium, cuivre et tantale, en échange d'un soutien militaire pour combattre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.

La RDC, riche en cobalt, lithium et autres minerais essentiels pour les industries de haute technologie, cherche à transformer cette richesse en levier diplomatique et stratégique.

Ces deux situations révèlent une tendance où des nations riches en ressources naturelles cherchent à échanger ces atouts contre des garanties de sécurité ou un soutien militaire. Cependant, cette approche comporte des risques.

Lier des ressources stratégiques à des accords de sécurité peut entraîner une dépendance accrue envers des puissances étrangères et potentiellement compromettre la souveraineté nationale. De plus, l'absence de garanties claires en matière de sécurité, comme observé dans le cas ukrainien, peut limiter l'efficacité de tels accords.

Le cas ukrainien révèle cependant une difficulté majeure dans cette approche : les grandes puissances, en l’occurrence les États-Unis, sont réticentes à accorder des garanties de sécurité en échange d’un accès aux ressources. L’Ukraine a exigé un soutien sécuritaire en contrepartie de l’ouverture de ses ressources aux États-Unis, mais cette condition n’a pas été acceptée par l’administration Trump, entraînant l’impasse actuelle.

Si l’on applique cette logique à la RDC, une question essentielle se pose : un accord basé sur un échange minéraux-sécurité serait-il viable ? À travers un raisonnement par syllogisme, nous pouvons établir un parallèle instructif :

  1. Premisse majeure : Les États-Unis ne sont pas prêts à offrir des garanties de sécurité en échange de ressources minières (cas de l’Ukraine).
  2. Premisse mineure : La RDC cherche également à échanger ses minéraux contre des garanties de sécurité.
  3. Conclusion : Il est peu probable que la RDC obtienne des garanties de sécurité en échange de ses ressources minières, suivant le précédent ukrainien.

Comme pour l’Ukraine, la RDC pourrait se heurter à une fin de non-recevoir, les grandes puissances préférant sécuriser leurs approvisionnements par des accords économiques plutôt que par des engagements militaires.

En conclusion, l’exemple ukrainien montre que la géopolitique des ressources stratégiques ne garantit pas automatiquement une protection militaire. La RDC, en tirant les leçons de cette situation Ukraniene, pourrait repenser sa stratégie et privilégier une politique de développement qui lui assure à la fois la maîtrise de ses ressources et une sécurité pérenne.

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