La liste des invitations que le futur président américain Donald Trump a envoyées pour son investiture prévue le 20 janvier à Washington commence à se faire connaître. Il devrait y avoir un parterre d’invités d’extrême droite.
Traditionnellement, le président qui prête serment n’invite pas des chefs d’État ou de gouvernement étranger. Les autres pays sont habituellement représentés par leurs ambassadeurs. Mais cette année, le président élu a décidé de convier de nombreux représentants de la droite populiste, autoritaires, des élus de l’extrême droite internationale. "J’ai invité beaucoup de gens formidables et ils ont tous accepté", s’est réjoui Donald Trump.
Les "Américains"
Et parmi les gens "formidables" on retrouve trouve des "Américains" : le président argentin Javier Milei, l’homme à la tronçonneuse. Une figure controversée de l’extrême droite latino-américaine. Cheveux hirsutes, discours virulents. Il qualifie ses adversaires de "parasites". Ce dernier a toujours considéré le futur président des États-Unis comme une source d’inspiration. Et Donald Trump dit de lui qu’il est son "président préféré".
Jair Bolsonaro a également été convié. L’ancien président brésilien a lui aussi pas mal de points de convergence avec Donald Trump : populiste, climatosceptique, il déteste les médias. On pourrait donc le voir à Washington, du moins, s’il récupère son passeport qui lui a été confisqué. L’ancien président d’extrême droite est accusé d’avoir fomenté un coup d’État au Brésil après sa défaite électorale face à Luiz Inácio Lula da Silva, en 2022.
Autre invité : Nayib Bukele, le président du Salvador, en Amérique centrale. L’homme se présente comme "le dictateur le plus cool du monde". Il est très populaire au Salvador alors qu’Amnesty international l’accuse de dérives autoritaires et de violations des droits humains.
Les Européens
Giorgia Meloni, devrait faire le voyage. Elle dirige bien sûr le parti d’extrême droite, Frères d’Italie. La présidente du conseil italien est, notamment, opposée aux droits LGBTQIA +. Elle mène une politique migratoire extrêmement stricte. Donald Trump l’a qualifié de "femme fantastique". Il l’a d’ailleurs reçue chez lui à Mar-a-Lago, il y a de ça une semaine.
Sur la guest-list, on retrouve également Viktor Orban, le Premier ministre hongrois. C’est sans conteste l’allié européen le plus fidèle du futur président américain. Donald Trump l’encense lui aussi pour sa politique nationaliste et son contrôle strict de l’immigration.
Pour la France, le carton d’invitation n’a pas été envoyé à l’Élysée. C’est le président de Reconquête, Éric Zemmour et sa compagne, Sarah Knafo qui ont été invités et ils ont répondu présents. Sarah Knafo, eurodéputée Reconquête, décrit Donald Trump comme l’homme "de l’identité nationale et de la paix". Wokisme, immigration, "État profond", identité : des thèmes que partagent les républicains MAGA (Make America Great Again) et les membres de l’extrême droite française. Notons tout de même que du côté du Rassemblement national, on affirme ne pas avoir reçu d’invitation officielle.
En Belgique, le Premier ministre en affaires courantes, Alexander De Croo, n’a pas non plus reçu d’invitation. Donald Trump a préféré inviter les membres du Vlaams Belang : le président du parti Tom Van Grieken et l’eurodéputé Tom Vandendriessche. Ce dernier sera retenu à une réunion du Parlement européen à Strasbourg. Mais Tom Van Grieken, qui voulait d’abord prioriser la réception du Nouvel An du Vlaams Belang, en mode "Eigen Volk eerst", notre peuple d’abord, a déclaré hier qu’il se rendra bien à Washington. En réalité, tous les acteurs importants du groupe européen des "Patriotes pour l’Europe" ont reçu une invitation, a expliqué à la Gazet Van Antwerpen, le Belang Tom Vandendriessche.
Rappelons que les "Patriotes pour l’Europe", est l’alliance de toutes les extrêmes droite de l’Union européenne : le président du Rassemblement national (RN) Français Jordan Bardella, le dirigeant du parti d’extrême droite Parti pour la liberté, Geert Wilders, aux Pays-Bas, le FPÖ autrichien, Vox en Espagne, etc.
Il semblerait que mis à part ce groupe, aucun autre groupe du Parlement européen n’a été invité. Donald Trump n’a pas convié "les alliés traditionnels" : le Royaume-Uni, le Canada ou les leaders de l’Union européenne. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, n’a pas reçu d’invitation.
Notons qu’un diplomate belge sera quand même présent en tant que représentant officiel de notre pays.
Un écho aux soutiens d’Elon Musk ?
Lire Aussi:Toutes ces invitations sont comme un écho aux soutiens apporté par Elon Musk, à l’AfD allemande, à l’extrême droite britannique ces dernières semaines. Le président français Emmanuel Macron a même accusé le puissant patron de X de soutenir une "nouvelle internationale réactionnaire".
Notons tout de même que tout n’est pas au beau fixe dans l’entourage radical du futur président américain. Puisque ce week-end, Steve Bannon, l’ancien conseiller d’extrême droite de Donald Trump, a expliqué qu’il ne peut plus voir Elon Musk en peinture, il ne supporte plus ses manières intrusives. Il a dit au Corriere della serra que Musk était "un homme diabolique" et qu’il fera tout pour qu’il soit chassé d’ici à l’investiture.
Toujours est-il que Donald Trump a récolté plus de 170 millions de dollars pour sa prochaine investiture. C’est un montant record ! Les grands patrons la tech, notamment, ont mis la main au portefeuille. Jeff Bezos d’Amazon et Mark Zuckerberg pour Meta, ont fait chacun un don d’un million de dollars pour l’investiture du futur président. Ces grands patrons font allégeance à Donald Trump.
Jeff Bezos possède le Washington post. Pendant la campagne, il s’était opposé à un édito qui appelait à voter Kamala Harris et, la semaine dernière, le journal a refusé une caricature où l’on voyait les grands patrons de la tech offrir des sacs de dollars à Donald Trump. De son côté Mark Zuckerberg vient d’annoncer la fin du fact checking sur Facebook, ouvrant la porte aux rumeurs et aux fausses informations.
Extrême droite et désinformation, sans parler des velléités expansionnistes... Voilà les premiers jalons de la présidence Trump 2. Cela pose déjà un grand nombre d’interrogations.
Avec la RTBF
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