UDPS: Paul Tshilumbu rejette  sa suspension,«je suis encore porte-parole de l'Udps»


La crise est loin de finir à l'Union pour la Démocratie et le progrès social ,au lendemain de l'élection du président Félix Tshisekedi à la tête du pays, incompatible  d'assurer ses fonctions du président de l'ancien parti de l'opposition ,Fasthi a donné son mandat spécial à l'ex secrétaire général Jean-Marc Kabund-a-Kabund pour commander le parti durant sa période d'empêchement. Mais depuis cette désignation, une Cacophonie règne au sein de l'Udps.les violents ne s'accordent pas entre les  caciques de ce parti des suspensions prises par le président intérimaire ne font pas de l'unanimité.

Affaire Kamerhe

Le président  intérimaire du parti  Jean-Marc Kabund a suspendu,Paul Tshilumbu secrétaire national et porte parole de l'Udps pour avoir commenté dans les médias l'affaire de l'arrestation et la détention du directeur de cabinet à la prison centrale de Makala.quelques jours seulement la réaction n'a pas tardé de celui qui se considère toujours porte-parole lors de son passage  dans le magazine Top 7 de la radio Top congo fm

Voici l'intégralité de cet entretien :

Qui vous autorise de vous exprimer que le dossier Kamerhe alors qu'une ligne de conduite a été dégagée?

L'UDPS est notre parti dont je suis le porte-parole. Je n'ai besoin de la permission de personne pour que j'exprime sur un sujet donné.

Donc, il t'arrive de prendre la parole sans se référer à la ligne édictée par la hiérarchie du parti?

Mais le parti, c'est moi, c'est Kabund, c'est Kabuya... le parti c'est nous tous réunis.

Mais le parti obéit à une hiérarchie?

Je suis membre de cette hiérarchie.

Oui, mais peut-être en troisième ou quatrième position.....

Non, chaque parti est régi par des textes appelés statuts et règlement d'ordre intérieur. La difficulté apparaît à partir du moment où la justice a lancé une invitation à Vital Kamerhe. Son parti UNC s'est réuni, et à l'issue de cette réunion, les membres ont pris des décisions, levé des options et fait une déclaration politique au terme de laquelle l'UNC conclut à l'acharnement sur son leader et qu'une main noire politique serait derrière ce dossier de justice. A l'UDPS, aucune réunion n’a été tenue. Celui qui se fait appeler président ai n'a jamais convoqué les cadres du parti. Depuis sa maison, aux côtés de sa femme et de ses enfants, il a fait un message whatsApp au terme duquel il fait injonction à tout cadre de l'UDPS  de ne point s'exprimer en public sur le dossier Kamerhe, étant donné que l'affaire est pendante devant la justice.

Que reprochez-vous à Jean-Marc Kabund? Que devait-il faire selon vous?

Il a fallu qu'il convoquait l'exécutif du parti, une espèce de gouvernement du parti. Comme l'UNC avait tenu sa réunion, l'UDPS aussi devait se réunir pour discuter et lever des options. Par rapport à la situation qui venait d'arriver à la coalition CACH, l'UDPS devait adopter une position discutée au niveau de l'exécutif. Ce parti n'appartient pas à un individu qui décide seul.

Professeur, vous êtes longuement revenu sur vos statuts qui ne prévoient le poste de président ai. Qui a donc violé ces statuts en plaçant un intérimaire à la tête du parti?

Non, personne n'a violé les statuts. Même du temps du Lider Maximo, Etienne Tshisekedi d'heureuse mémoire, quand il était en déplacement, il léguait me mandat à son adjoint ou au secrétaire général pour assumer l'intérim. Et tout le monde sait que l'intérim est limité dans le temps, mais une fonction éternelle. On ne peut assumer l'intérim pendant 10 ou 20 ans. Avant de prêter son serment présidentiel avait estimé nécessaire de léguer l'intérim à Jean-Marc Kabund. En même, le président national avait nommé les membres de la Convention démocratique, pris un décret au terme duquel cette convention devait se réunir en urgence pour désigner le président de la Convention démocratique pour appliquer l'article 26 que stipule qu'en cas d'indisponibilité ou empêchement définitif ou d'interdiction du président national, comme c'est le cas maintenant, Félix Tshisekedi ne peut être à la fois président de la République et président du parti, l'article 26 des statuts s'applique. Nous devons aller à la transition avec un directoire à trois constitué du président de la Commission électorale du parti (CEP),  du président de la Convention démocratique et le secrétaire général du parti. Après un mois d'exercer du pouvoir par ce triumvirat, un congrès devait être convoqué pour désigner un nouveau président national conformément aux statuts.

Nos amis, ayant reçu mandat du président national du parti devenu président de la République, abusent de leur pouvoir. Un intérimaire n'a pas pouvoir de nommer. Kabund est secrétaire général assurant l'intérim du président national, comment pouvait-il nommer un autre secrétaire général à son poste pour devenir qui, parce que nos statuts ne prévoient pas de poste de président ai.

Pensez-vous le président de la République, autorité morale de votre parti, n'est pas au courant de ce qui se passe au sein du parti?

Oui, c'est de l'enfance. Tels que nous sommes là, Félix Tshisekedi n'est pas notre père. Nous sommes tous adultes. L'UDPS n'appartient pas à Félix. Ce parti appartient à tout combattant, même celui qui réside au Maniema, à Kasumbalesa, à Mwene-Ditu...... Etienne Tshisekedi nous avait toujours dit de nous prendre en charge. Comment à cet âge adulte ferions-nous pour nous soustraire de nos responsabilités et laisser toute la charge à Tshisekedi? C'est inconcevable! L'UDPS est régie par des textes et non par  Félix Tshisekedi.

Donc, c'est au nom de tout cela que, malgré la recommandation du président ai par whatsApp comme vous l'avez dit, vous avez décidé de par outre cette directive du parti?

Madame, même la Constitution recommande au citoyen de ne point obéir à un ordre manifestement illégal. Pouvez-vous seulement comprendre que le parti et le président de la République sont attaqués par nos alliés de l'UNC, comme quoi l'UDPS a joué à la machination pour faire arrêter Kamerhe en vue de le disqualifier de la présidentielle de 2023, fallait-il attendre que Kabund m'autorise à défendre mon parti au banc des accusés? Et dans tout cela, Kabund enjoint à tout le monde de ne pas répliquer, mais pour quelle intention, si ce n'est faire croire à l'opinion que ces accusations de l'UNC sont vraies ? Vous savez au moins comment réagissent nos militants quand le nom de l'UDPS est traîné dans la boue?

Le même Kabund avait organisé une matinée politique pour répondre au PPRD au cours de laquelle il avait déclaré les membres du PPRD vont nager. Maintenant, qu'est-ce qui fait que face à l'UNC l''approche change?

En tant que porte-parole du parti, j'ai assumé mes responsabilités. Tout ce que j'ai déclaré, c'est les antennes de TOP CONGO FM. Et si je peux  me répéter, j'ai dit ceci :"Jusqu'à présent, le président Kamerhe jouit de la présomption d'innocence pour autant que sa culpabilité n'est pas encore établie par un tribunal. Ne politisons pas les questions judiciaires". C'est tout ce que j'ai dit.

Ne redoutez-vous pas que cette situation crée une bipolarité parmi les militants du parti d'une frange reste fidèle à Jean-Marc Kabund et l'autre vous soutienne. Quelle peut être, selon vous, l'issue de cette crise?

Non, au sein de l'UDPS, le problème est simple: revenons au respect des textes du parti. Toute entreprise non régie par des lois ressemble à une jungle, dit-on. Etienne Tshisekedi nous a enseigné le respect des textes. L'Etat de droit que nous réclamions depuis des années, c'est pour e respect des textes. Kabila n'avait changé que de virgule, mais nous avions mis des militants dans la rue et ils en sont morts. Et Kabund est président ai comme il se nomme, son rôle, c'est violer impunément les textes régissant le parti. Nous autres devenons être là à te regarder accomplir ta mission de liquider l'UDPS! Non, nous allons réagir sans requérir son autorisation.

A la vue de la lettre vous suspendant, êtes-vous entré en contact avec Jean-Marc Kabund?

Kabund devient un dictateur au sein du parti. Il prend l'UDPS au même rang que "Décision finale", ce parti qu'il a créé. Il est devenu un chef coutumier de Kingakati à sa façon. Depuis sa maison, sans consulter les cadres du parti, sans requérir leurs points de vue, il enjoint à tout le monde : personne ne parle du dossier Kamerhe. Tout le monde la boucle. Ces méthodes-là ne passent pas à l'UDPS, car même sous Etienne Tshisekedi, nous jouissions de notre liberté de parole. Devant un problème, on s'exprimait. Il nous a enseignés la liberté d'opinion. Je n'avais donc pas besoin d'entrer en contact avec lui parce que je connais mes responsabilités et j'ai agi dans les limites de mes prérogatives. Et chaque jour, quand je parle au nom de l'UDPS je me réfère à quelle autorité? Maintenant qu'il s'agit de l'affaire Kamerhe, il faut son autorisation avant de parler? Simplement parce qu'il se reproche de quelque chose. Dans ce dossier de 100 jours, il connait ses accointances avec Vital Kamerhe, voilà pourquoi il a peur que l'on ne remonte jusqu'à lui. Il demande aux membres de l'UDPS de ne point parler sinon toute sa situation sera mise sur la place publique par les militants de l'UNC.

Voulez-vous insinuer que lui aussi est impliqué dans le dossier des travaux de 100 jours?

Affirmatif, il est lui aussi impliqué dans le dossier.

Il a donc peur que cela ne puisse fuiter?

Oui, il a peur. C'est la raison pour laquelle il ne veut pas que nous parlions nous de l'UDPS quand les membres de l'UNC nous attaque. Nous ne devons pas parler parce que les cadres de l'UNC mettront sur la place publique ces affaires, notamment autour des acquisitions durant les six derniers mois, avec autant d'argent, des maisons qu'il a acquises. Nous tenons toutes ces informations avec des preuves qui nous ont été fournies.

Si aujourd'hui, vous allez au sein de l'UDPS, êtes-vous sûr d'y avoir accès ?

Demain, je me rendrai au siège du parti et personne ne me refusera l'accès.

N'avez-vous pas peur que des troubles éclatent par votre seule présence?

Moi, je ne redoute rien. Celui qui sera auteur de ces troubles en subira la conséquence. L'UDPS est mon parti. Depuis ma naissance, je milite au sein de l'UDPS, Je suis UDPS et  je n'entends pas quitter ce parti. On me surnomme petit Tshisekedi avec raison parce que j'ai grandi aux pieds du maître, ayant subi l'idéologie d'Etienne Tshisekedi de fond en comble. Je ne suis pas maffiosi comme Kabund et Kabuya qui font de l'UDPS une affaire privée pour en faire un gros business. Avec ce label, ils se construisent des villas, immeubles, s'achètent de gros cylindrés, monnayant des postes au directoire du parti, etc.

Ce n'est pas ça l'UDPS qui est un parti de valeurs que nous entendons maintenir telles qu'elles nous ont été léguées par Etienne Tshisekedi.

De la manière dont vous UDPS vous vous comportez, n'êtes-vous pas en train de prêter le flanc à ceux qui pensent que ce parti arrivé au pouvoir continue à se comporter comme un parti d'opposition?

Non, notre problème ne se réduit à l'opposition ou pouvoir mais celui du respect des textes. L'UDPS  a perdu ses militants pour avoir réclamé le respect des textes. Etre au pouvoir n'est synonyme d'anarchie, de jungle. Etre au pouvoir, c'est au contraire prêcher par l'exemple, être modèle dans la gestion du parti avant tout. Comment allez-vous donner la leçon aux autres alors que vous êtes incapables de gérer votre parti. Des fonds ont été cotisés pour le parti, plus de 500 mille dollars américains dont la destination reste inconnue à ce jour. Je le dis publiquement et je m'assume. Rendez-vous au siège de l’UDPS, vous y trouverez des militants qui courent les rues à la recherche de l'argent pour s'acheter du pain. Président ai, tu as utilisé les fonds collectés par les combattants pour tes fins personnelles. Et tu veux que nous applaudissions. Non, nous ne le ferons jamais. La vérité est là toute nue devant vous. Le problème de l'UDPS se résume en la violation des textes et mauvaise gouvernance. Voilà pourquoi nous exigeons de Jean-Marc Kabund de libérer le parti pour s'occuper de son parti dénommé "Décision finale".

Pensez-vous que Jean-Marc Kabund serait prêt à laisser l'UDPS?

Madame, il finira par quitter ce parti, il le quittera. La vérité n'a qu'un seul allié, c'est le temps. Mentez, mentez, la vérité finit toujours par vous rattraper. Celui qui vit des mensonges et manipulations succombe toujours. Il n'y existe pas de crime parfait. Tout ce que Kabund fait est faux.

Le dossier de Kamerhe ne va-t-il pas fragiliser la coalition CACH-FCC?

Non, je ne pense pas que cela puisse fragiliser la coalition, mais tout dépend des attitudes et comportements que nous allons afficher face à ce dossier, comment nous allons gérer la situation. Vital Kamerhe n'est pas poursuivi en tant que président de l'UNC ou membre de CACH, mais en tant que dircab du chef de l'Etat, pour avoir géré le projet de 100 jours, celui qui ordonnait la sortie, le transfert des fonds dans le cadre de ce projet. C'est dans ce cadre qu'il est devant le juge. Le secrétaire général de l'UNC a tenu un discours responsable en appelant la justice à faire son travail en toute indépendance.

Pour beaucoup, l'arrestation de Kamerhe est une humiliation pour certains. Pour d'autres, Félix Tshisekedi a violé l'accord de Nairobi. D'autres encore pensent que c'est une manière de l'étouffer pour que son casier ne lui permette pas de se porter candidat en 2023. Pensez-vous que Félix a livré son allié ou que Kamerhe doit répondre de ses actes devant les juges?

Je pense qu'il faut séparer les attributions de chacun. Nous et Kamerhe avons milité au sein de l'opposition pour l'avènement d'un Etat de droit, pour dire non à la corruption qui a détruit ce pays. Nous avons convenu de prendre le pouvoir pour sortir le peuple de la misère, bien diriger ce pays pour que chaque Congolais trouve son compte.

Patrick Félix Abely


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