Le pape François est arrivé lundi 9 septembre au Timor oriental, troisième escale de sa longue tournée en Asie-Pacifique. Dans son premier discours prononcé au palais présidentiel, le souverain pontife a prôné une tolérance zéro contre les abus sexuels dans l'Église.
Accueilli lundi 9 septembre au Timor oriental par une foule immense, le pape François a appelé ses dirigeants à « prévenir toute forme d'abus » sexuels dans l'Église de ce pays à majorité catholique, confrontée à un scandale de pédocriminalité qu'elle a longtemps dissimulé. Après l'Indonésie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, François a atterri à Dili pour la troisième étape de sa tournée marathon en Asie-Pacifique, la plus longue et la plus lointaine de son pontificat, qui se poursuivra mercredi à Singapour et s'y achèvera vendredi.
Dans son premier discours prononcé au palais présidentiel, le pape a exhorté les autorités et les corps diplomatiques à « agir de manière responsable pour prévenir tout type d'abus » contre les « enfants et les adolescents ». François faisait ainsi référence aux scandales de pédocriminalité dans l'Église de ce pays à 98 % catholique qu'incarne notamment monseigneur Belo. Lauréat du prix Nobel 1996 pour son rôle dans l'indépendance, cet évêque est aussi accusé d'avoir commis des violences sexuelles sur de jeunes garçons pendant une vingtaine d'années, ce qui lui a valu d'être secrètement sanctionné par le Vatican en 2020.
Le pape promet une « tolérance zéro » mais ne présente pas d'excuses
Le pape, qui a promis une « tolérance zéro » sur cette question, n'a en revanche pas présenté d'excuses aux victimes ni reconnu le rôle structurel de l'Église dans ces violences, bien que plusieurs associations et groupes de défense des droits de l'Homme le lui réclamaient. Son programme ne prévoit jusqu'ici aucune rencontre avec des victimes, mais il doit s'exprimer mardi 10 septembre devant le clergé du pays.
''J'espère qu'il ne s'agit pas des derniers mots du pape sur les abus sexuels, ce serait extrêmement décevant et plus que ça, ce serait une opportunité tragiquement manquée''
À son arrivée à Dili, le pape de 87 ans est apparu en bonne forme malgré le rythme effréné que lui impose son voyage depuis une semaine et s'est vu offrir des fleurs ainsi qu'une « Tais » – une écharpe traditionnelle – en signe de bienvenue. Il a aussi salué le président Jose Ramos-Horta à l'aéroport, fermé aux vols civils pour trois jours.
Une visite qui suscite un enthousiasme immense
Dans une ambiance survoltée, le jésuite argentin a ensuite été acclamé sur plusieurs kilomètres le long de son parcours par une foule immense et démonstrative qui portait des parapluies officiels et agitait des drapeaux jaune et blanc – les couleurs du Vatican – frappés des blasons des deux États. Très attendue, la visite de François suscite un enthousiasme immense au Timor oriental.
Cette visite papale dans un pays où le catholicisme est arrivé au XVIe siècle par l'intermédiaire de missionnaires est la première depuis son indépendance en 2002. Son principal temps fort sera une messe géante en plein air mardi 10 septembre où 700 000 fidèles, soit la moitié de la population, sont attendus. La dernière visite papale au Timor oriental remonte à Jean-Paul II en 1989, alors que le pays était encore sous occupation indonésienne.
Avec RFI
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