Tension RDC-Rwanda : Félix Tshisekedi pris dans le piège de l'EAC ?

Photo d'illustration © Enet


Au vu de la tension entre la RDC et le Rwanda, et pour arriver à une désescalade politique face à cette agression et envahissement de son territoire, le Président Félix Tshisekedi avait accepté de prendre part au mini-Sommet de Luanda.

À l'initiative du président d'Angola, Joâo Lourenço, ce mini-Sommet avait réuni autour d'une table les Présidents de la RDC, du Burundi, du Kenya ainsi que le ministre rwandais des affaires étrangères.

Le mini-sommet avait décidé de la cessation des hostilités du M23 à partir du 25 novembre à 18h00, du retrait du M23 des zones occupées et retour à ses positions initiales à Sabinyo côté RDC, sous le contrôle des FARDC, de la Force Régionale et MONUSCO. Mais également la création d'une zone tampon.

Et si les rebelles du M23 refusaient de se retirer, qu'est ce qui va arriver ?

À en croire le communiqué final à l'issue du mini-Sommet de Luanda, « Si le M23 refuse de se désengager et libérer tous les territoires qu’ils occupent actuellement, les Chefs d'États de l' EAC instruiront la Force Régionale à faire usage de force pour les pousser à se soumettre». 

Mais à la grande surprise aucune de ces résolutions n'a été appliquée sur terrain. Hormis le déploiement de la force régionale.

Encore que, cette force régionale selon plusieurs sources concordantes, en lieu et place d'occuper seule la zone tampon et cohabiterait avec les éléments du M23.

En sus, pendant qu'il était prévu que les éléments de la force régionale feront recours à la force au cas où le M23 refusait de libérer les zones occupées, ''aucune force n'a été exercée par les troupes de l'EAC qui assistent impuissamment aux atrocités des rebelles du M23 au Nord-Kivu''

Comme si  cela ne suffisait pas, après le refus des rebelles du M23 d'obtempérer aux résolutions du mini-Sommet en lançant des attaques contre les positions des FARDC, le président burundais, a en date du 05 février 2023, convoqué les chefs d'état de l'EAC à Bujumbura pour évaluer le niveau d'application des résolutions du mini-Sommet de Luanda.

À l'issu de la rencontre tenue à Bujumbura, il a été réitéré un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes rebelles sur le sol congolais. Le ministre congolais des affaires étrangères a pour sa part, a insisté sur « La fin des attaques du M23 contre les positions des FARDC et les troupes de la MONUSCO, son retrait des zones occupées, son cantonnement dans les localités spécifiées, le retour des personnes déplacées dans leurs domiciles et la cessation du soutien des Forces de Défense du Rwanda, RDF, au M23 sont nécessaires à tout dialogue politique interne et diplomatique pour une solution durable de la crise sécuritaire dans l'Est de la RDC et dans la Région des Grands Lacs ».

À la grande surprise, au lendemain de la rencontre de Bujumbura, les rebelles du M23 ont lancé une nouvelle attaques pour tenter de couper la ville de Goma de la cité Saké dans le groupement de Kamuronza en territoire de Masisi.

Face à la tournure des événements, l'on se demande à quel jeu joue la force régionale. Son jeu ou le jeu de l'ennemi. Cette force est-elle encore nécessaire pour espérer obtenir le désescalade tel que souhaitait ? Félix Tshisekedi a-t-il eu tors d'adhérer à l'EAC .Des questions qui taraudent les esprits.

À suivre

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    Philemon mumbere

    Moi je compte sur la vigilance

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