L'extradition vers leur pays, de 15 sujets chinois sur 17 arrêtés dernièrement à Walungu, en province du Sud-Kivu pour exploitation illicite des minerais suscite des réactions multiples dans cette partie de la République Démocratique du Congo (RDC), donnant ainsi lieu à diverses versions, parfois divergentes et contradictoires, racontées par chacun selon que l'on est d'un cas ou dans un autre.
Pour rétablir la vérité sur cette affaire qui défraie la chronique, la plateforme de la société civile dénommée Initiative Simama Grands Lacs (ISGL), une fédération des mouvements citoyens de la région, fixe l'opinion dans un récit des faits transmis à Election-net.com.
D'entrée de jeu de son récit, cette structure citoyenne rappelle que le dossier d'exploitation illicite des minerais congolais au Sud-Kivu a toujours suscité des débats et des tensions tant provinciales, nationales qu'internationales, raison pour laquelle ce sujet alerte les sensibilités toutes les fois qu'il est évoquée.
ISGL rappelle également que le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques PURUSI a signé un arrêté portant "mesure de suspension des activités minières dans les sites miniers de toute la province du Sud-Kivu" qui concernait toutes les activités minières (sociétés, entreprises et coopératives) et toutes ont été tenues de quitter les sites et les lieux d'exploitation dans les septante deux heures qui ont suivi la signature de cet arrêté du gouverneur.
ISGL démontre cependant la cacophonie qui s'en est suivie quelques jours après, où il y a eu des difficultés dans l'exécution de cet arrêté du gouverneur étant donné que la suspension comme l'autorisation des sociétés minières d'exploitation industrielle relèvent de la compétence. . du ministère national des Mines tandis que la compétence du gouvernement provincial est limitée aux creuseurs artisanaux et coopératives minières... Après quoi, il y a eu des consultations entre le ministre national des mines et le gouverneur de Province du Sud-Kivu à Goma, rappelle également cette organisation citoyenne.
Elle note aussi que le 23 septembre 2024 soit deux mois après, le gouverneur Purusi a procédé à la signature d'un autre arrêté portant comme intitulé : ARRÊTÉ PROVINCIAL N°24/267/GP/SK du 23/09/2024 portant Mesures de la levée de la suspension des activités minières dans les sites miniers de toute la province du Sud-Kivu dont quatre préalables ont été évoquées pour bénéficier de cette mesure de levé de suspension, entre autres :
- avoir signé un cahier de charge approuvé par le Gouverneur de Province
- ne pas exercer les activités d'extraction avec un permis de recherche
- ne pas exercer les activités d'extraction à un site appartenant à un tiers ou sous couverture d'une coopérative minière.
- avoir respecté la procédure des consultations du public pour évaluer l'impact environnemental et social de cette dernière.
S'agissant de l'affaire relative aux sujets chinois, l'ISGL précise que tout est parti du 19 décembre 2024, lorsque « le ministre provincial des finances assumant en même temps l'intérim du ministre provincial des Mines accompagné d'un député provincial élue de Walungu nommée Béatrice Nanvano, dans une mission que personne ne connaît l'objet si c'était l'inspection ou le contrôle ont pris deux sujets chinois dans le site Minier GMI, en rentrant qu'ils ont trouvé un autre groupe des 14 sujets chinois qui partaient en vacances dans leurs pays d'origine comme le témoignent leurs billets d'avion de la société BODA MINING à bord des taxis et juste après ils ont pris un autre sujet chinois à une moto qui travaille dans la société de construction MISENGA Investment qui asphalte même la route de la tronchon Bukavu - Walungu actuellement".
D'après cette organisation citoyenne, "toutes ces personnes arrêtées à différents endroits ont été acheminées à Bukavu car ces autorités étatiques ont pensé que tous seraient dans l'exploitation illicite des minéraux comme le combat le gouverneur de province, Jean-Jacques PURUSI depuis son arrivée au pouvoir".
Dans son récit des faits, l'ISGL poursuit en indiquant que « le 20 décembre 2024 à une heure du matin, ils ont été déposés au Commissariat provincial de la police nationale congolaise (PNC Sud-Kivu) comme escortés par le chargé de sécurité du gouverneur de province sans porter à l'autorité provinciale de la police des faits leurs reprochés".
Le 21 décembre 2024, soit quarante huit heures après, poursuit le récit de l'ISGL, "le Commissaire divisionnaire provincial de la police nationale Congolaise (PNC) Sud-Kivu ayant constaté que ces sujets chinois poursuivis mais pour des faits qui n'ont pas été mis à sa connaissance ni reçu respectivement dont la plupart arrêtés sans avoir été auditionné, une sorte d'arbitraire, aucun élément de preuve comme minéraux n'a accompagné ces sujets chinois pour faciliter de connaître l'instance qui les poursuivrait, il a transféré le dossier à la Direction Provinciale de Migration (DGM Sud-Kivu) pour disposition et compétence étant donné que ce sont des sujets étrangers".
Quelques jours après, ajoute la structure, "soit le 24 décembre 2024, après constat et étude de leurs dossiers au cas par cas et établissement de leurs infractions migratoires ; sur décision de la haute hiérarchie de ce service, la DGM Sud-Kivu à au renvoi de 15 sujets chinois dans leurs pays d'origine par la poste frontière de Ruzizi 1er et en a fait rapport à sa hiérarchie et à l'autorité provinciale du Sud-Kivu".
Lire Aussi:"Il est à noter que les informations que distille les réseaux sociaux sont à prendre avec réserve pour ne pas tomber dans la manipulation puisqu'on a tenté de torpiller l'esprit et la déclaration du gouverneur de province qui s'est toujours appuyé sur l 'expertise de ce service d'appuis qui est la DGM", écrit l'ISGL.
Ainsi, le président national de la fédération des mouvements citoyens nommé Initiative SIMAMA Grand-Lacs ISGL en sigle, appelle l'opinion publique et la société civile à la vigilance ainsi qu'à l'apaisement pour ne pas tomber dans des jugements subjectifs basés sur des rumeurs et non sur des faits.
Powered by Froala Editor
leave a reply