Ce Vendredi 7 février 2025, la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) et la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) ont tenu une réunion ministérielle à Dar-es-Salaam en Tanzanie pour discuter de la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo.
Cette rencontre, censée préparer le Sommet des Chefs d’État du 8 février, s’ajoute à une longue liste de réunions régionales qui, jusqu’à présent, n’ont produit aucun résultat tangible. Malgré les nombreuses résolutions adoptées au fil des ans, l’Est de la RDC reste plongé dans une insécurité chronique, marquée par les violences du M23 et d’autres groupes armés.
Si le ministre zimbabwéen Amon Murwira a souligné lors de ce sommet la nécessité d’une action diplomatique et politique conjointe, il a aussi reconnu, à demi-mot, l’échec des processus de Luanda et de Nairobi. Depuis des mois, ces initiatives tentent, en vain, de pacifier la région, tandis que le nombre de déplacés ne cesse d’augmenter.
Rien qu’en janvier 2025, près de 400 000 personnes ont fui les combats à Goma au Nord-Kivu. Pendant ce temps, la SADC et l’EAC peinent à s’accorder sur une stratégie claire : faut-il renforcer l’intervention militaire ou privilégier la diplomatie, malgré l’implication non-voilée du Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23 ?
Au-delà des discours, ce sommet risque de n’être qu’un exercice de communication supplémentaire. Lors du dernier sommet de la SADC, tenu le 31 janvier à Harare, les chefs d’État avaient promis une réponse « immédiate » à la crise en RDC. Pourtant, une semaine plus tard, la situation sur le terrain s’est encore dégradée, et aucune mesure concrète n’a été mise en œuvre. L’absence d’un cadre de coopération efficace entre la SADC et l’EAC, doublée d’un manque de volonté politique des États membres, compromet sérieusement toute perspective de solution durable.
Face à l’urgence humanitaire et sécuritaire, ce sommet du 8 février 2025 apparaît comme une répétition des erreurs du passé. Les populations de l’Est de la RDC attendent bien plus que des déclarations d’intention, elles ont besoin d’actes concrets. Tant que les organisations régionales ne surmonteront pas leurs divisions et ne mettront pas en place une stratégie cohérente et contraignante, la paix en RDC restera un vœu pieux, et les réunions de haut niveau ne feront qu’entretenir une illusion de diplomatie.
Attendons voir !
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