Jean-Luc Habyarimana, fils du président rwandais Juvénal Habyarimana, assassiné en 1994, a exprimé son inquiétude sur la plateforme X concernant la situation en République Démocratique du Congo (RDC).
Il n’a pas hésité à manifester ses réserves quant au récent renouveau du partenariat entre l’Union Européenne (UE) et le Rwanda.
Malgré les protestations du président de la RDC et les interventions de plusieurs parlementaires européens, comme Thierry Mariani, l'UE semble déterminée à renforcer ses liens stratégiques avec le Rwanda, notamment dans le secteur des minerais dits "critiques". Ce partenariat s’inscrit dans le cadre de l’initiative "Global Gateway", l’alternative européenne au projet chinois des "Nouvelles Routes de la Soie". Toutefois, derrière le discours sur le développement durable, cet accord soulève de sérieux doutes sur le rôle du Rwanda dans la déstabilisation de la région, notamment à travers son soutien présumé au groupe rebelle M23, impliqué dans les conflits à l’est de la RDC et visé par des sanctions internationales.
Une relance discrète et un timing suspect
En février dernier, face aux objections de la RDC, le mémorandum d’entente entre l’UE et le Rwanda semblait suspendu en attendant une amélioration de la situation sécuritaire dans l’est du Congo. Cependant, début septembre, l'UE a discrètement annoncé les premiers appels à projets dans le cadre du "Global Gateway", avec une priorité donnée au "renforcement des chaînes de valeur des matières premières critiques" au Rwanda.
Cette décision, prise sans consultation avec Kinshasa, a pris de court les observateurs qui espéraient que les pourparlers de paix à Luanda soient au centre des priorités diplomatiques.
Le moment choisi pour relancer ce partenariat est également intriguant. Il coïncide avec la pression exercée sur la RDC pour accepter un plan de paix à Luanda, perçu comme inachevé. Malgré les avertissements, Bruxelles persiste à soutenir un partenariat avec un pays accusé de soutenir un groupe armé, le M23, qui fait l'objet de sanctions internationales pour ses exactions en RDC.
La question se pose alors : l’Union Européenne prend-elle le risque de miner la stabilité régionale pour ses intérêts économiques ? Ou parie-t-elle sur la dislocation de la RDC au profit de ses ambitions en matière de minerais ? Ces interrogations restent ouvertes alors que le Pays de Lumumba continue de faire face à l'un des conflits les plus complexes et prolongés de l'Afrique.
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