Près de 2 000 détenus ont été libérés mardi 10 septembre au Royaume-Uni, parce que le pays manque de places dans ses prisons. Une décision jugée « difficile », mais assumée par le gouvernement de Keir Starmer.
Quelque 1 750 détenus ont commencé à être libérés mardi 10 septembre au Royaume-Uni de façon anticipée pour alléger la pression sur des prisons surchargées.
« De tous les scandales dont nous avons hérité [du précédent gouvernement conservateur, NDLR], l'état du système pénitentiaire et judiciaire est probablement le pire de tous et c'est une décision difficile », a reconnu le ministre britannique du Commerce Jonathan Reynolds sur la chaîne britannique Sky News, évoquant une « réponse d'urgence ».
« La pression sur nos prisons est extrême »
Dans le détail, les détenus éligibles à une libération anticipée sous contrôle judiciaire peuvent désormais en bénéficier lorsqu'ils ont purgé 40% de leur peine, au lieu de 50%. Ils s'ajoutent au millier de prisonniers habituellement libérés chaque semaine.
L'inspecteur en chef des prisons Charlie Taylor a assuré sur la BBC que le gouvernement « n'avait pas d'autre choix ». D'autant que les émeutes d'extrême droite qui ont secoué le Royaume-Uni fin juillet ont aggravé la situation, avec plus de 200 personnes condamnées à de la prison ferme.
« La pression sur nos prisons est extrême. Nous avons la population (carcérale) la plus élevée jamais vue dans ce pays », a abondé sur la même radio britannique Martin Jones, l'inspecteur en chef des services de probation, qui s'occupent du suivi des prisonniers une fois libérés. « Les prisons sont proches de 100% de leur capacité », a-t-il ajouté.
Une mesure prévue depuis juillet par le gouvernement de Keir Starmer
Une semaine seulement après son arrivée au pouvoir début juillet, le gouvernement travailliste avait annoncé cette mesure qui ne concerne pas les personnes condamnées à des peines de quatre ans ou plus, ni les infractions sexuelles.
L'initiative va toutefois générer « une pression importante sur les services de probation et les personnes qui s'occupent de l'hébergement » des détenus libérés, a estimé Martin Jones, rappelant « qu'une personne sur sept libérée de prison est sans-abri. »
Début septembre, la population carcérale d'Angleterre et du Pays de Galles s'élevait à 88 521 détenus, un plus haut historique qualifié de « point critique » par le Premier ministre Keir Starmer.
Avec RFI
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