RDC/Changement constitutionnel : "Une démarche de haute trahison", selon l'évêque de Kindu

L'évêque du diocèse de Kindu, François Abeli Muhoya Mutchapa


En visite pastorale à Samba, situé dans le doyenné centre du diocèse catholique de Kindu, l'évêque de ce diocèse François Abeli Muhoya Mutchapa s'est prononcé sur l'épineuse question des réformes constitutionnelles qui fait débat ces derniers temps en République démocratique du Congo (RDC).

Sans s'écarter de la position déjà communiquée par la structure regroupant les évêques catholiques de la RDC, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), dont il fait partie, le pasteur de l'église catholique, diocèse de Kindu affiche son opposition à l'idée de réviser et/ou changer la constitution.

"La position de la CENCO est connue avant même que le Chef de l'État ait commencé de cette question. La CENCO au mois de juin 2024 avait formulé un mémo au Chef de l'État dans lequel on a attiré son attention sur cette question "Nous le disons déjà que ce n'est pas opportun ni de réviser la constitution, il n'y a ni opportunité, ni nécessité moins encore de changer la constitution", a-t-il rappelé d'entrée de jeu avant d'exhorter les autorités à s'occuper plutôt des attentes de la population.

"Ce dont le peuple congolais a besoin aujourd'hui c'est de s'occuper de son développement, et non de perdre du temps par rapport à ces démarches politiques qui risquent de créer une fracture inutile au sein de la population", a-t-il il a poursuivi.

Tout en rappelant que les évêques catholiques ne sont pas contre la révision constitutionnelle, parce que prévue par l'actuelle loi fondamentale de la RDC, il doute cependant des motivations réelles des dirigeants actuels. Ces derniers doivent plutôt selon lui, changer la manière de gérer le pays.

"La CENCO n'est pas du tout contre la révision constitutionnelle, parce que la révision est constitutionnelle en soi. Mais la CENCO se pose des questions, pourquoi réviser ? Si il ya des choses à réviser, il ya peut-être à réviser notre façon de gérer le pays", lâche l'évêque François Abéli Muhoya Mutchapa.

En outre, il déconseille fortement l'idée de changer la constitution qu'il qualifie d'une initiative de la "haute trahison".

"La CENCO ne peut pas conseiller non plus le changement. Parce que le changement d'une constitution comme la nôtre est déjà inconstitutionnelle. Ça veut dire l'auteur d'une telle démarche se qualifie et se place dans une position de haute trahison" , l'évêque François Abéli Muhoya Mutchapa.

À lui d'ajouter :

" Le conseil qu'on donnerait aux autorités, au régime actuel, c'est de s'occuper de ce que le peuple attend. C'est-à-dire s'occuper de son développement, de sa sécurité, de son bien- être, de l'éducation. Parce que la constitution actuelle n'empêche rien pour que le pouvoir en place puisse s'occuper de ce que le peuple attend".

Pour lui, "agir autrement, c'est simplement des manœuvres soit pour se cramponner au pouvoir, soit pour continuer à gérer le pays tel qu'il est en train d'être géré aujourd'hui contre le bien-être de cette population" , a-t-il chuté

Powered by Froala Editor

Lire Aussi:
  • Est de la RDC : des ONG s’inquiètent du nombre croissant de civils blessés
  • Est de la RDC : alliée des FARDC, l'armée Burundaise s'évalue (communiqué)
  • Conflit en RDC : Les États-Unis dénoncent le Rwanda et appellent à un dialogue


  • Reaction

    Like 0 Love 0 Haha 0 Wow 0 Sad 0 Angry 0
    For giving reaction please   Login Now

    leave a reply

    For post a comment you need to login your account. Login Now

    Comments