RDC-Rwanda : la France, arbitre discret ou acteur invisible ?

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Alors que les discussions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda se poursuivent sous la médiation des États-Unis et du Qatar, un acteur portant l'attention par sa discrétion : la France. Depuis quelques jours, des délégués français participent aux réunions liées au processus de paix. Mais à quel titre ? Et pour jouer quel rôle exact ?

Officiellement, la médiation est conduite par Washington et Doha, mais Paris n'est jamais bien loin. Si son implication reste moins visible, elle est pourtant bien ancrée dans les différentes strates du processus diplomatique. Sur le plan politique d'abord, Emmanuel Macron s'est engagé à plusieurs reprises dans ce dossier. À deux reprises, il a tenté une médiation directe entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Il continue aujourd'hui à maintenir un contact régulier avec les deux dirigeants, ainsi qu'avec le président togolais Faure Gnassingbé, qui représente l'Union africaine dans ce processus.

Le rôle clé de Paris dans le lancement du processus

D'après des sources diplomatiques, la médiation de Doha n'est pas née uniquement de la volonté du Qatar. Elle aurait été co-initiée avec la France, qui a travaillé en coulisses à la mise en place du cadre de discussion. Une implication initiale qui souligne une volonté d'influence, même si celle-ci reste difficilement lisible sur la scène publique.

Autre levier d'action : le Conseil de sécurité des Nations Unies. Paris y occupe une position stratégique en tant que « porte-plume » de la RDC, un rôle consistant à rédiger les projets de résolution la concernant. En février dernier, la France a ainsi porté une résolution adoptée à l'unanimité, condamnant clairement l'offensive de l'AFC/M23 et la présence militaire rwandaise en RDC. Un signal fort, dans un cadre où les équilibres diplomatiques sont souvent délicats.

Enfin, la France siège au sein du comité de suivi international mis en place pour accompagner le processus de paix. Ce groupe restreint, composé également des États-Unis, du Qatar et du Togo, est chargé de l'évolution des négociations et de garantir le respect des engagements pris.

Discrète, mais omniprésente, la France semble jouer une carte subtile : celle d'un acteur à la fois engagé et en retrait, capable de peser sans trop s'exposer. Reste à savoir si cette posture servira réellement la paix durable dans la région ou si elle contribue à brouiller un peu plus la lisibilité d'une médiation déjà complexe.

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