RDC : ''quand il voudra, il lèvera son État de siège''

Deux éléments FARDC. Illustration.


L’état de siège a été instauré au mois de mai 2021, mesure qui a fait que des militaires et des policiers soient placés à la tête des entités territoriales décentralisées ainsi que des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.

Si cette mesure exceptionnelle avait suscité l’espoir d’un retour rapide de la paix, de plus en plus de voix s’élèvent actuellement pour en réclamer la fin, face à des résultats jugés mitigés sur terrain.

Le jeudi 19 septembre 2024, l'assemblée nationale était en plénière pour examiner et adopter le projet de loi autorisant la prorogation de l’état de siège, en vigueur depuis 2021 dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.

Cependant, plusieurs députés des provinces concernées, notamment du Nord-Kivu et de l’Ituri, soutenus par leurs collègues du Sud-Kivu, ont quitté l’hémicycle en signe de protestation. Ils dénoncent ce qu’ils considèrent comme une « prorogation imposée sans débat ».

Le député Justin Bitakwira, élu d’Uvira au Sud-Kivu, n'a pas hésité de lancer un appel émouvant au président de la République. Et ce, pour qu’il prenne en compte leurs préoccupations et mette un terme à cette mesure jugée improductive depuis son instauration.

« Notre indignation consiste à dire au président de l’Assemblée nationale, qui a présidé la séance, qu’on ne traite pas un malade sans l’entendre se plaindre. On nous interdit de nous plaindre, nous qui subissons la guerre, et c’est ici le moment de dire au président de la République qu’il a intérêt à nous écouter pour que cette guerre prenne fin. Si aujourd’hui vous alliez en Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu, et que vous organisiez un référendum sur l’état de siège, je suis sûr qu’il serait rejeté à cent pour cent. Mais s’il organise un référendum sur la fermeture des frontières avec le Rwanda, cela sera à cent pour cent oui pour la fermeture, » s’est-il indigné.

Et de poursuivre :

« Quand nous voyons les délégués qui nous représentent, comme la RDC, sans la présence des leaders du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri, nous sommes indignés. Pour mettre fin à cette situation, nous insistons sur le fait que, dans les jours à venir, si on ne nous écoute pas, notre présence ne se justifie plus au sein de cette Assemblée nationale, » a-t-il insisté.

De son côté, le député Gratien Iracan de Saint-Nicolas, élu de Bunia en Ituri, a demandé la levée pure et simple de l’état de siège, qui, selon lui est devenue un « business » pour certains officiers militaires.

« L’état de siège est devenu aujourd’hui un business pour les généraux déployés sur le terrain. Ils exploitent illicitement les minerais au lieu de protéger la population. Il y a trop de trafics entre les mouvements rebelles et certains officiers de l’armée. Pour aider le chef de l’État et la population, il faut être franc dans les discussions qui pourraient permettre d’obtenir des recommandations et des orientations favorisant le retour au calme, » a déclaré Gratien.

''Tout dépend du chef de l'État''

Réagissant, le député national Ézéchiel Kambale Barnabas élu de Mambasa en Ituri a fait savoir que la levée tout comme le maintien de l'état de siège dépend du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi.

''L'État de Siège prendra fin, le jour que le chef de l'Etat le voudra. Celui qui dit le contraire est un menteur.

Quand il voudra, il lèvera son État de Siège.

Lors de la table ronde à Kinshasa, tous les leaders de l'Ituri et du Nord Kivu avaient recommandé sa levée, quelle en est la suite??? 

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