RDC-Nikki Haley : ce qu’elle avait réellement dit devant le Conseil de sécurité de l’ONU


Ci-dessous l'allocution de l'ambassadrice  Nikki Haley.

 Aujourd’hui, à 118 jours des élections – le gouvernement de la RDC dispose de moins de quatre mois pour achever l’organisation d’élections libres, équitables et crédibles. Heureusement, nous avons déjà franchi une étape importante. Le président Kabila n’a pas présenté sa candidature à la présidence avant la date limite, de sorte qu’il ne peut pas légalement se représenter ou occuper légitimement les fonctions de président après janvier 2019.

 

Les États-Unis se félicitent de l’annonce selon laquelle le président Kabila ne briguera pas un troisième mandat. Il s’agit d’une étape importante sur la voie d’une transition pacifique du pouvoir. L’histoire jugera favorablement la décision du Président Kabila si elle conduit à des élections libres, équitables et crédibles qui se traduiront par une démocratie durable pour le peuple congolais, ce qui sera, nous l’espérons, l’héritage qu’il fera sien dans les mois à venir.

 

Bien que nous reconnaissions les progrès, nous ne pouvons pas nier les signaux  rouges et les questions restées sans réponse. À moins de quatre mois du scrutin, comment la CENI transportera-t-elle le matériel électoral dans plus de 90 000 bureaux de vote? Y aura-t-il suffisamment de machines à voter ou les autorités vont-elles prolonger le vote de plusieurs jours, voire plusieurs semaines? Les autorités peuvent-elles recharger des machines à voter avec seulement une autonomie de 12 heures? Les organisateurs des élections ont-ils largement testé les machines? Les électeurs, dont beaucoup n'ont jamais utilisé un écran tactile, sauront-ils comment les utiliser? Les organisateurs préparent-ils des bulletins de vote en papier en guise d'un plan alternatif si les machines à voter électroniques échouent?

 

Ces questions posent des problèmes, mais il existe des solutions. Les autorités congolaises devraient permettre à la MONUSCO de fournir un soutien logistique et de transport. La MONUSCO dispose déjà d’actifs que la mission est prête à déployer. Les autorités congolaises devraient également laisser les électeurs utiliser des bulletins de vote en papier; Il s'agit d'une méthode de vote fiable, testée, transparente et facile à utiliser. La RDC peut et doit utiliser les mêmes opérations qu’elle a mises en œuvre avec succès en 2006 et en 2011, notamment avec le soutien des Nations Unies. Les bulletins de vote en papier ont été assez bons pour que le président Kabila soit élu, et ils devraient être, comme garde-fou, suffisamment bons pour élire son successeur.

J’ai eu l’occasion de rencontrer le président Kabila l’année dernière. S’il était ici aujourd’hui, je lui dirais qu’il est louable que le gouvernement de la RDC veuille financer seul ses élections, mais est-ce faisable ? Est-ce réaliste ? Est-ce même nécessaire ?

 

Que la CENI accepte l’aide logistique de la MONUSCO n’est pas une insulte à la souveraineté de la RDC. Au lieu de cela, la RDC gaspille de précieuses ressources pour acheter des capacités qui sont déjà à sa disposition. Pendant ce temps, mon gouvernement et d’autres consacrent des dizaines de millions de dollars à une aide humanitaire vitale pour ce pays. Il est troublant que le président Kabila et la CENI refusent cette aide. Nous respectons la RDC en tant qu’État membre souverain des Nations unies. Mais cela ne peut qu’éveiller des soupçons lorsque le gouvernement congolais refuse l’aide qui aiderait à faire d’élections libres, équitables et crédibles une réalité, tout en continuant à accepter l’aide humanitaire que beaucoup d’entre nous continuent de lui donner. 

Il doit exister un espace politique où les candidats puissent faire campagne, les citoyens se rassembler et les membres de l’opposition parler librement, sans crainte. L’opposition ne peut faire l’objet de violences, d’intimidations, de harcèlement, ni être réduite au silence. Les partis politiques doivent pouvoir rivaliser sur un même pied d’égalité. Nous ne connaîtrons jamais la volonté du peuple congolais en l’absence d’un environnement propice  pour ces élections.

 

Nous avons 118 jours. Ces problèmes peuvent être résolus. Il reste assez de temps. Nos soupçons s’avèreront peut-être injustifiés. Il s’agit toutefois en dernier lieu du choix du gouvernement congolais. Les espoirs d’autodétermination de plus de 80 millions de citoyens congolais dépendent des décisions que le président Kabila et la CENI prendront dans les jours et les semaines à venir. Le moment de choisir est venu. Nous leur demandons de choisir l’aide de la MONUSCO. Choisissez des élections libres, équitables et crédibles le 23 décembre. Choisissez une transition pacifique du pouvoir en janvier 2019. Choisissez ainsi un avenir meilleur pour des générations de Congolais à venir.

Nikki Haley 

 

 


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