RDC : "Kindu est le chef-lieu de province qui a été longtemps négligé", Vital Kamerhe

Vital Kamerhe à Kindu photo Isaac Kilikumbi


Dans son meeting tenu en swahili à la tribune centrale de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema où il est arrivé ce lundi 26 septembre 2022 dans le cadre de sa tournée pour la paix à l'Est de la RDC, l'ancien directeur de cabinet du Chef de l'État, Vital Kamerhe a déploré le fait que cette ville manque du courant, mais aussi le fait que beaucoup de ménages n'ont pas accès à l'eau potable.


Pour lui, cela prouve que cette ville a longtemps été négligée.

"Vous le savez que pour nous, si le doigt est blessé, c'est tout le corps qui l'est. Notre Congo est un et indivisible. Si un fils du Maniema souffre, celui du Sud-Kivu doit être affecté, celui du Katanga doit pleuré, celui de l'Équateur doit également pleuré", a-t-il lancé à la foule venue l'écouter, avant de poursuivre : 

"Aujourd'hui je viens de constater de moi-même que vous avez encore le problème de manque du courant électrique à Kindu. C'est très grave. Vous avez encore le problème d'accès à l'eau potable jusqu'aujourd'hui, vous avez encore le problème des écoles jusqu'aujourd'hui, faire soigner les kindusiens est encore un problème jusqu'aujourd'hui. Le train venant de Kalemi n'arrive plus aujourd'hui à Kindu. Le prix du ciment connait une hausse. Aller à Kasongo, Mbuji Mayi, Kananga, Tshikapa, Bandundu, Kinshasa, Kongo-Central est aujourd'hui difficile" a-t-il déploré. 

Et d'ajouter :

" Aller à Kabambare-Fizi-Uvira-Bukavu-Kisangani, c'est difficile. Aller à Punia-Lubutu, c'est difficile. C'est pour dire que Kindu est totalement enclavé, et comme chef-lieu de province, c'est très grave. C'est-à-dire que c'est le chef-lieu de province qui a été beaucoup négligé. Cette province a été créée depuis longtemps, ce travail devrait être fait depuis plusieurs années", a-t-il martelé avant de saluer les quelques réalisations visibles dans la ville.

Vital Kamerhe estime qu'il n'est pas normal que cette ville se trouvant au centre du pays soit abandonnée à son triste sort. 

"Ce qui tue le Congo c'est la haine, les conflits et la discrimination. Ce n'est pas normal, puisque Kindu, si vous prenez le compas pour ceux qui ont étudié la forme géométrique. Si vous prenez cette aiguille et vous l'insérez au niveau du trou, en le tournant, vous aurez tout le Congo. Kindu est le centre du Congo. Quand vous quittez d'ici, vous pouvez vous rendre à Mbuji Mayi, Lubumbashi, Kisangani, Kananga, Bukavu, Goma, Kalemi et partout. Kindu est au centre. Nous avons le fleuve Congo qui commence par l'ancienne Province du  Katanga, il traverse la ville de Kindu, l'ancienne Province Orientale, l'Équateur, Bandundu, Kinshasa, Kongo-Central pour se jetter dans l'océan. Si nous prenons le chemin de fer, il quitte du Katanga, passe par Kamina, ça fait un crochet vers Kalemie, pour revenir après au croisement et de là jusqu'ici à Kindu. Tout ça ne fonctionne plus", a-t-il en outre fustigé.

D'après lui, cette situation a pour conséquence, la hausse des prix des biens et services.

"C'est ainsi que j'apprends qu'il y a flambée des prix des biens et services ici à Kindu. Les gens peinent à construire ici à Kindu".

Vital Kamerhe estime aussi que "le Congo ne peut pas aller de l'avant si Kindu est abandonnée".C'est impossible. Parce qu'aujourd'hui, si tu veux quitter Kindu et atteindre Mbuji Mayi, il faut réhabiliter la route nationale qui passe par Kasongo, arrive jusqu'ici pour rentrer encore jusqu'à Kasongo, puis se dirige à Lubao, puis Kabinda-Mbuji Mayi-Kananga-Bandundu.... Si aujourd'hui tu veux encore développer l'Est du Congo, il faut prendre la nationale n°5 qui passe par Kindu-Kabambare-Fizi-Baraka-Uvira-Bukavu-Walikale jusque dans l'ancienne Province Orientale".

Infrastructures routières

Le président national de l'UNC a par conséquent plaidé pour la réhabilitation des routes du Maniema.

"Nous disons qu'il faut réhabiliter les routes pour que Kindu soit désenclaver et nourrisse le Congo. Si vous voulez de l'huile, ça proviendra d'ici, le maïs proviendra d'ici, tout proviendra d'ici. Mais comment se fait-il que le chef-lieu de la province n'est pas lié à Kasongo, Kabambare, Pangi, Punia, Lubutu". 

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    Dans son speech, le patron de l'UNC a aussi fustigé la non mécanisation des plusieurs agents et fonctionnaires de l'État au Maniema.

    "J'apprends qu'à Kindu, il y a encore les enseignants, les fonctionnaires appelés les nouvelles unités, ils n'ont pas des numéros matricules. Ce n'est pas possible. Ça c'est un mauvais cœur. Quelqu'un enseigne, mais l'accorder un numéro matricule devient un problème ? N'est-ce pas une autre forme d'esclavage ?", a-t-il lancé à la foule", avant d'appeler à la fin de ce calvaire pour les concernés.

    " Nous refusons cela, ça doit prendre fin", a-t-il lâché.

    Gratuité de l'enseignement de base 

    Vital Kamerhe appelle également à des réflexions pour une bonne application de la gratuité de l'enseignement de base.

    "J'entends parler de la gratuité de l'enseignement. C'est bien, mais la gratuité de l'enseignement doit aller jusqu'au bout. C'est juste un début, mais nous devons tout arranger en commençant par le programme d'étude", a-t-il dit.

    L'activisme des miliciens maï maï à Kabambare

    Pour lui, toute société exploitant de l'or à Salamabila doit trouver un accord avec la communauté locale pour mettre fin à cet activisme des miliciens maï maï Malaïka.

    "Nous savons qu'il y a des Malaïka(Ndlr, miliciens maï maï à Kabambare), le conflit est né de Banro. Nous connaissons que notre code minier prévoit l'exploitation artisanale des mines. Nos enfants ont été chassés des mines. En les chassant ces enfants se transforment en groupe armé et vous provoquez de l'insécurité dans le milieu. Ce que je demande, et j'ai l'impression que c'est un ordre, Banro doit négocier avec les creuseurs artisanaux, qu'ils trouvent une solution pour nos enfants. C'est notre or, nous devons savoir leurs limites et les limites des artisanaux", a déclaré Vital Kamerhe.

    À lui de chuter :

    "Ma tournée est une tournée pour la paix. Nous devons nous entendre entre nous, qu'il n'y ait plus la discrimination entre nous. Que nous ayons l'amour entre nous et faisons le développement pour notre pays".

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