Les statistiques des médias sociaux en République Démocratique du Congo révèlent une transformation numérique sans précédent, avec Facebook dominant massivement le marché à 89,78%. Malgré l’un des taux de pénétration Internet les plus faibles d’Afrique (20,4%), le pays connaît une expansion remarquable de son écosystème numérique, le nombre d’utilisateurs d’Internet mobile atteignant 28,9 millions en 2025, soit une augmentation de 40% depuis 2020.
La République Démocratique du Congo traverse actuellement une révolution numérique silencieuse mais profonde. Selon les données officielles de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications du Congo (ARPTC), le nombre d’abonnés à l’Internet mobile a atteint 28,9 millions au troisième trimestre 2023, avant de grimper à 30,7 millions au deuxième trimestre 2024.
“Cette trajectoire ascendante s’est poursuivie tout au long de l’année, avec les opérateurs Vodacom, Airtel, Orange et Africell qui desservent collectivement une base de clients en expansion à travers le pays”, indique le rapport trimestriel de l’ARPTC. Malgré une baisse temporaire de 2,74% des abonnements Internet au premier trimestre 2024, le marché s’est rapidement redressé, avec une croissance de 5,51% au deuxième trimestre 2024, représentant 1,6 million de nouveaux abonnés.
Une croissance inégale entre les opérateurs
La croissance de l’adoption d’Internet varie considérablement selon les fournisseurs. Vodacom a dominé le marché avec une augmentation de 12,12% de ses abonnés au deuxième trimestre 2024, tandis qu’Orange a réalisé une croissance de 3,20% durant la même période. En revanche, Africell et Airtel ont enregistré une expansion plus modeste, respectivement de 1,68% et 0,49%.
L’adoption de l’Internet mobile en RDC a bondi d’environ 40% entre 2020 et 2023, passant de 20,7 millions d’abonnés au troisième trimestre 2020 à 28,9 millions au troisième trimestre 2023. Ce schéma de croissance robuste illustre l’accélération de la transformation numérique qui se produit dans tout le pays.
Cependant, malgré ces progrès impressionnants, le taux de pénétration d’Internet en RDC s’établissait à 30,6% début 2025, nettement en dessous de la moyenne africaine de 40%. Cette disparité souligne à la fois les réalisations accomplies et les défis à venir. Le nombre d’utilisateurs d’Internet a augmenté de 1,1 million (+3,3%) entre janvier 2024 et janvier 2025, mais environ 69,4% de la population congolaise – représentant 77,1 millions de personnes – restait déconnectée au début de 2025.
Facebook domine massivement le paysage des médias sociaux
Les derniers chiffres révèlent que Facebook a atteint 8.067.600 utilisateurs en RDC en mars 2025, représentant 7,6% de la population totale. Cela représente une augmentation substantielle par rapport à janvier 2023, lorsque Facebook comptait environ 4,70 millions d’utilisateurs. Par conséquent, l’adoption de Facebook a augmenté de plus de 3,3 millions d’utilisateurs en un peu plus de deux ans, démontrant un engagement numérique accéléré à travers le pays.
La domination écrasante de Facebook dans le paysage numérique congolais est frappante – la plateforme représente 89,78% de toute l’utilisation des médias sociaux dans le pays en mars 2025. Les autres plateformes sont loin derrière avec Twitter à 7,65%, Pinterest à 0,90%, Instagram à 0,87% et YouTube à 0,66%.
La pénétration globale des médias sociaux en RDC a atteint 6,6% de la population totale en janvier 2025, avec environ 7,35 millions d’identités d’utilisateurs actifs sur les médias sociaux. Ce taux de pénétration modeste souligne la fracture numérique persistante au Congo, ces chiffres étant inférieurs à ceux d’autres nations africaines.
Les jeunes de 18-24 ans dominent l’utilisation des médias sociaux
Les données démographiques révèlent des modèles distincts dans l’adoption des médias sociaux à travers la RDC. Les personnes âgées de 18 à 24 ans constituent le segment d’utilisateurs le plus important avec environ 3.200.000 utilisateurs. Cet engagement numérique porté par les jeunes s’aligne sur les tendances plus larges des marchés numériques en développement.
Les études indiquent que les jeunes Congolais, principalement des étudiants entre 18 et 34 ans, constituent la majorité des utilisateurs d’Internet. Pour ces utilisateurs, Facebook se classe systématiquement comme la destination principale lors de la connexion à Internet, suivie par la recherche Google et WhatsApp.
Le déséquilibre entre les sexes reste prononcé sur toutes les plateformes de médias sociaux en RDC. Début 2025, les utilisateurs masculins constituaient 62,8% de l’audience de Facebook, contre 37,2% d’utilisatrices. Cette disparité est restée remarquablement constante depuis début 2023.
Des disparités géographiques marquées
Les disparités régionales restent prononcées à travers le pays. Les provinces méridionales du Haut-Katanga et du Lualaba affichent les taux de pénétration mobile et Internet les plus élevés du pays, atteignant des chiffres remarquables de 126% et 112% respectivement au premier trimestre 2024. Les centres urbains démontrent systématiquement des taux d’adoption nettement plus élevés que les zones rurales.
Les disparités géographiques créent d’importants angles morts statistiques. Les résidents urbains connaissent un taux d’accès à Internet plus de trois fois supérieur à celui des habitants ruraux – 47% contre seulement 12%. Considérant que 51,6% de la population de la RDC réside dans les zones rurales, ce déséquilibre fausse de manière disproportionnée les statistiques des médias sociaux vers les perspectives urbaines.
Des défis persistants malgré la croissance
Malgré ces gains, d’importants obstacles à une adoption plus large persistent. Le coût moyen d’un gigaoctet reste prohibitif à 32,7% du revenu mensuel moyen – drastiquement au-dessus de la norme internationale recommandée de 2%. Pendant ce temps, l’ARPTC a identifié la réduction des coûts de données et l’amélioration de l’accès aux smartphones comme des facteurs critiques pour accélérer l’adoption de l’Internet mobile au-delà du taux de pénétration actuel de 35%.
Le conflit en cours présente peut-être le défi le plus sérieux pour la fiabilité des données. Près de 20% du territoire de la RDC est sous contrôle rebelle, créant de vastes “zones sombres” statistiques où l’activité numérique ne peut être suivie avec précision. Parallèlement à la fragmentation territoriale, les coupures d’Internet et les restrictions spécifiques aux plateformes faussent davantage les mesures. En janvier 2025, les autorités ont ordonné des coupures d’accès à Internet face aux avancées des rebelles du M23. En février, les plateformes de médias sociaux X et TikTok ont été bloquées, suivies par des restrictions du Google Play Store pour empêcher les téléchargements de VPN.
Une transformation numérique qui s’accélère malgré tout
Peut-être le plus révélateur des comportements numériques changeants est l’augmentation substantielle des modèles de consommation de données. L’utilisation moyenne mensuelle de données par abonné a considérablement augmenté, passant de 751,95 mégaoctets au troisième trimestre 2020 à 2.028,97 mégaoctets au troisième trimestre 2023. Ce chiffre a continué d’augmenter, atteignant 2.743,17 mégaoctets au deuxième trimestre 2024, représentant une augmentation de 3,48% par rapport au trimestre précédent.
La République Démocratique du Congo se trouve à un carrefour numérique critique en 2025. L’adoption de l’Internet mobile a atteint des niveaux sans précédent avec un taux de croissance remarquable de 62%, bien que la pénétration globale de 20,4% reste significativement inférieure à la moyenne africaine. Facebook domine sans conteste l’écosystème des médias sociaux, captant près de 90% de toute l’utilisation des plateformes, laissant des concurrents comme Twitter, Instagram et YouTube avec des parts de marché minimes.
Ces statistiques des médias sociaux pour 2025 racontent une histoire nuancée de progrès remarquables et d’obstacles persistants. La transformation numérique du pays continue de se dérouler de manière inégale entre les groupes démographiques, les régions géographiques et les clivages socio-économiques. Ces modèles statistiques offrent des informations précieuses pour les décideurs politiques, les fournisseurs de télécommunications et les plateformes numériques cherchant à comprendre et à servir ce marché en rapide évolution.
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