Le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) révèle dans son analyse technique des revenus du secteur extractif en RDC (2020-2022) des écarts financiers vertigineux et une opacité alarmante. Alors que le pays a produit pour 71,3 milliards USD de matières premières, seulement 17,53% (12,5 milliards USD) ont été captés par le Trésor public, laissant un écart inexpliqué de 58,7 milliards USD.
Des chiffres discordants et une transparence en berne
Les données officielles divergent radicalement entre le gouvernement et l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Par exemple, les recettes minières déclarées par l'État (12,6 milliards USD) sont inférieures de 943 millions USD à celles rapportées par l'ITIE (13,5 milliards USD). Pire, la production de cuivre et de cobalt à bondi de 111% et 160% respectivement, sans bénéfice proportionnel pour les caisses publiques.
Le Fonds Minier pour les Générations Futures (FOMIN) dans la tourmente
Destiné à pérenniser les ressources pour l'après-mine, le FOMIN est au cœur de scandales :
- 94,1 millions USD versés au fonds n'apparaissent pas dans les déclarations ITIE.
- 100 millions USD ont été irrégulièrement transférés au Trésor pour des bons d'État, selon la Cour des Comptes.
Recommandations urgentes
Le CREFDL appelle à :
1. Transformer instantanément les matières premières pour maximiser les revenus.
2. Renforcer la transparence via la numérisation (LOGIRAD, Isys-Régies).
3. Audit de la chaîne de recettes par la Cour des Comptes et l'IGF.
Ce rapport souligne l'urgence d'une gouvernance minière crédible en RDC. Alors que le secteur extractif représente 65% des recettes nationales, son potentiel reste gaspillé par des pratiques opaques. Sans réforme, la croissance record de 8,9% en 2022 ne profitera ni aux citoyens ni aux générations futures.
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