Lorsqu’en mars dernier, le conclave s’est achevé sur l’élection de Robert Francis Prevost, devenu Léon XIV, certains Français ont pu ressentir une légère déception : ce n’était pas Jean-Marc Aveline, cardinal marseillais, qui montait sur le trône de Saint Pierre. Mais le destin réserve parfois des clins d’œil inattendus. Car derrière le visage américain du nouveau pape se cache une histoire tissée de racines bien françaises.
Tout commence à Chicago, en 1955, où naît celui qui deviendra le 267e pape. Fils de Louis Marius Prevost, aux origines françaises et italiennes, et de Mildred Martínez, issue d’une lignée espagnole, il porte dans ses veines un brassage de cultures. Mais ce sont ses origines françaises qui ont tout récemment captivé l’attention des généalogistes.
Jean-Louis Beaucarnot, surnommé non sans humour le « pape de la généalogie », est l’un des premiers à se plonger dans les branches de cet arbre familial. « À 2 heures du matin, il y avait déjà neuf arbres généalogiques en ligne, et ce matin, trente-cinq ! », confiait-il au Huffington Post, tout feu tout flamme. Et pour cause : les ancêtres français du pape Léon XIV sont bel et bien là, bien enracinés.
L’un des maillons les plus solides de cette filiation se nomme Suzanne Fontaine, la grand-mère paternelle du pape. Née en 1894 au Havre, fille d’un couple de pâtissiers, elle quitte la France après la mort de son père en 1919 pour s’installer aux États-Unis. Son fils, Louis Marius, naît à Chicago en 1920. La lignée française se dessine avec clarté – et elle ne s’arrête pas là.
En poursuivant ses recherches, Beaucarnot découvre même des liens de parenté éloignés entre Léon XIV et deux figures de la culture française : l’écrivain J.M.G. Le Clézio et l’actrice Catherine Deneuve. Par l’intermédiaire de son arrière-grand-mère, le nouveau pape serait leur « cousin de loin ».
Et ce n’est peut-être que le début. Car du côté de Jean Prevost, son grand-père paternel né en Italie, les origines françaises sont « très probables », bien que les archives soient encore lacunaires. La branche maternelle, elle aussi, réserve des surprises : la grand-mère maternelle du pape, Louise Baquié, née à La Nouvelle-Orléans, avait des racines dans le nord de la France, et descendait d’un certain Aristide Baquié, né à Pointe-à-Pitre en 1811.
Ainsi, si le pape n’est pas Français de nationalité, il l’est sans conteste par le sang. Une lignée discrète mais tenace, qui murmure à l’oreille de l’Histoire que la France, une fois encore, n’est jamais bien loin du cœur de Rome.
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