Vingt soldats ont été tués en 24 heures dans le nord-ouest du Pakistan, frontalier de l'Afghanistan, dans deux attaques revendiquées par des groupes pakistanais se réclamant des talibans.
Mardi en fin de journée, « un kamikaze présumé a fait exploser un véhicule piégé près d'un barrage de l'armée » près de Bannu, dans la province montagneuse du Khyber-Pakhtunkhwa, a rapporté un officier du renseignement sous le couvert de l'anonymat. Mursaleen Khan, officier de la police locale, a indiqué que « des échanges de tirs s'en sont suivis ». L'armée a détaillé dans un communiqué mercredi, au lendemain de l'attaque, que « dix soldats et deux gardes-frontières » avaient été tués. Une faction du groupe taliban Hafiz Gul Bahadur a revendiqué cette attaque dès mardi soir.
Le président du Pakistan Asif Ali Zardari a dit sa « tristesse » et « réaffirmé sa détermination à lutter contre le terrorisme ». Le ministre de l'Intérieur, Mohsin Naqvi, a, lui, condamné l'acte, tandis que le nord-ouest du pays connaît une recrudescence des violences, notamment des attaques d'un autre groupe taliban pakistanais, le TTP.
Plusieurs attaques en moins de 24h
Cette explosion de véhicule survient alors que lundi vers 17h locales (12h TU), moins de 24 heures plus tôt, et dans le même secteur de Bannu, « sept policiers (avaient) été enlevés et emmenés vers une destination inconnue, avait indiqué un haut-gradé de la police sous le couvert de l'anonymat. Des hommes armés [avaient] encerclé un barrage de police dans la région de Bannu [...] et saisi les armes des policiers », avait-il ajouté.
Environ 24 heures plus tard, un second officier de police, Muhammad Zia ud-Din, a assuré que « tous les policiers enlevés [avaient] été libérés après une jirga », un conseil tribal. Ces assemblées de dignitaires locaux sont régulièrement sollicitées par les autorités au Khyber-Pakhtunkhwa où le code tribal l'emporte souvent sur la loi de l'État. L'officier Zia ud-Din a refusé de donner plus de détails sur l'identité des ravisseurs ou l'accord auquel est parvenu la jirga.
Talibans pakistanais
Lundi soir, dans la même région du Khyber-Pakhtunkhwa, « des hommes armés avaient attaqué un barrage des gardes-frontières dans la région de Tirah, selon un officier du renseignement qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat. Les échanges de tirs entre les deux parties ont duré plusieurs heures », a-t-il poursuivi, faisant état de « huit soldats tués » et de « neuf assaillants tués et sept autres blessés ».
Le TTP a revendiqué cette attaque, assurant avoir répliqué à une perquisition des forces de sécurité visant l'un de ses combattants. Le TTP est un groupe distinct du groupe Hafiz Gul Bahadur, mais tous deux ont été formés au combat en Afghanistan et se réclament de la même idéologie que les talibans de retour au pouvoir à Kaboul depuis 2021. Le TTP avait tué le 25 octobre dix policiers.
Fin octobre, huit personnes, dont six membres des forces de sécurité, avaient été tuées dans un attentat-suicide aux abords d'un barrage de la police et de l'armée au Khyber Pakhtunkhwa. Cette attaque avait été revendiquée par un groupuscule obscur. Des attaques d'islamistes ou de séparatistes contre les forces de sécurité pakistanaises surviennent aussi ailleurs dans le pays de 240 millions d'habitants.
Sept soldats ont été tués samedi par des séparatistes baloutches dans le sud-ouest du Pakistan, une semaine après un attentat du même mouvement ayant fait 26 morts, dont 14 soldats, dans une gare du Baloutchistan.
Avec RFI
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