Orban à Moscou : l'Ukraine fustige une visite sans concertation avec Kiev

Le président russe a reçu vendredi 5 juillet la visite surprise de Viktor Orban à Moscou, un déplacement du Premier ministre hongrois, à la tête de la présidence tournante de l'Union européenne pour ce semestre, sans l'accord des Vingt-Sept. Effarement également du côté des Ukrainiens à peine trois jours après le passage à Kiev du dirigeant nationaliste hongrois. Les relations cordiales affichées entre Poutine et Orban ont dû beaucoup crisper en Ukraine.

Il faudra attendre sans doute quelques heures avant que les langues se délient à Kiev. Pour l’instant, aucun haut responsable ukrainien ne s'est exprimé publiquement sur la visite de Viktor Orban à Moscou et sur les conditions exprimées par Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre, rapporte notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan.

Il y a eu néanmoins, un peu plus tôt dans la journée, un communiqué du ministère ukrainien des Affaires étrangères, qui a fustigé une visite effectuée sans coordination ou concertation avec Kiev. « Le ministère des Affaires étrangères de l'Ukraine souligne que la décision d'effectuer ce voyage a été prise par la partie hongroise sans aucun accord ou coordination avec l'Ukraine », a dénoncé le ministère sur son site internet.

Pas d'accord sur l'Ukraine sans l'Ukraine

Cela voudrait dire, entre les lignes, vu la tonalité du communiqué, que mardi, lors de son passage en Ukraine, la délégation hongroise n'a pas informé les autorités de Kiev des intentions d'Orban, même si les diplomates ukrainiens, par nature méfiants envers le Premier ministre hongrois, pouvaient se douter que ce dernier était capable de leur jouer un tour pareil. Dans ce communiqué, la diplomatie ukrainienne a rappelé l'inviolabilité de son principe de base. Pas d'accord sur l'Ukraine sans l'Ukraine.

Maintenant, il y a aussi les commentateurs sur les réseaux sociaux, comme Illia Ponomarenko, un journaliste spécialiste des questions de défense qui, avec ironie, compare Viktor Orban au détective Sherlock Holmes : il aura donc fallu que le dirigeant hongrois aille enquêter à Moscou pour se rendre compte que les positions des deux partis sur la guerre étaient très éloignées et qu'il était difficile de trouver un juste milieu entre « le désir de l'agresseur de couper la tête de sa victime et le désir de la victime de survivre et de se battre pour sortir du gouffre de la mort ».

Avec RFI

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