Nord-Kivu : détonations et panique, un dimanche noir à Walikale

Le ciel de Buleusa, localité paisible nichée dans le groupement Ikobo du territoire de Walikale, s'est obscurci ce dimanche 18 mai 2025, non pas sous le poids des nuages, mais par les échos assourdissants des armes lourdes. Une nouvelle spirale de violence a éclaté dès les premières heures du jour entre les rebelles de l'Alliance Fleuve Congo/M23 et les combattants d'autodéfense Wazalendo, affiliés au CMC/FDP.

Des sources locales, contactées sous anonymat, évoquent une attaque d'une brutalité extrême, orchestrée par les résistants du CMC sous la houlette du tristement célèbre commandant Bigabo. Ce dernier aurait mené ses hommes aux abords de Buleusa, entraînant une riposte sanglante des forces de l'AFC-M23, qui contrôlent la zone depuis plusieurs mois.

Le bilan de ces affrontements reste encore incertain, mais les conséquences immédiates sont dévastatrices : toutes les activités sont paralysées, les églises ont fermé leurs portes en ce jour de prière, et une atmosphère de terreur s'est abattue sur les habitants. Dans les rues désertes, seuls les échos macabres des explosions répondent au silence pesant d'une population cloîtrée.

« Depuis le matin, il y a eu des affrontements entre les Wazalendo CMC et M23 ici à Buleusa. Nous n'avons pas eu l'opportunité d'aller prier. Toutes les activités ont été paralysées suite à ces affrontements. Il ya eu des largages de bombes même dans le centre, malgré que nous ne sachions pas le bilan. Il y a un peu de calme », a confié un habitant, la voix tremblante, entre deux détonations.

Sur place, un calme précaire s'est installé, mais la peur reste palpable. La circulation est strictement interdite, les regards se cachent derrière les fenêtres fermées, tandis que les silhouettes armées de l'AFC-M23 restent visibles dans certaines artères de Buleusa, en guise de rappel brutal que la guerre n'est jamais loin.

Ces accrochages sanglants suivent moins de 48 heures après des combats similaires enregistrés dans les groupements voisins de Bambo et Tongo, en territoire de Rutshuru. Le spectre de la guerre s'étend inexorablement, important avec lui le rêve de paix pour des milliers de familles du Nord-Kivu.

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