La classe politique française a réagi dimanche à la mort d’Alain Delon en honorant la mémoire de celui qu’Emmanuel Macron a qualifié de "monument français". L’icône du cinéma français, qui n’a jamais caché ses positions conservatrices, a été encensé par de nombreuses personnalités de droite et d’extrême droite, tandis que la gauche s'est montrée plus circonspecte.
Un "monument français" pour Emmanuel Macron, une "légende" selon Marine Le Pen, "l’Homme français avec un grand H" pour Éric Ciotti : les hommages les plus vibrants à la mémoire d’Alain Delon, mort dimanche 18 août à l’âge de 88 ans, sont venus de la droite de la classe politique française.
"Monsieur Klein ou Rocco, le Guépard ou le Samouraï, Alain Delon a incarné des rôles légendaires, et fait rêver le monde. Prêtant son visage inoubliable pour bouleverser nos vies", a écrit sur X le président de la République. "Mélancolique, populaire, secret, il était plus qu'une star : un monument français", a-t-il ajouté.
Quelques minutes plus tôt, c'est son ancienne adversaire de la présidentielle qui saluait sur le même réseau social la mémoire d'une "légende". "Alain Delon nous laisse orphelins de l'âge d'or du cinéma français qu'il incarnait si bien. C'est une petite partie de la France que l'on aime qui part avec lui", a réagi Marine Le Pen, figure du Rassemblement national (RN).
Le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal a lui rendu hommage à une "étoile viscéralement française", "une figure, un visage, des yeux dans lesquels se retrouvent tous nos compatriotes".
L'acteur de "Plein soleil", de "La Piscine" et du "Samouraï" est mort dans la nuit dans sa maison de Douchy (Loiret), ont annoncé à l'AFP ses trois enfants, Alain-Fabien, Anouchka et Anthony.
Élevé dans le gaullisme et vieil ami de Jean-Marie Le Pen, Alain Delon n'a jamais caché ses convictions conservatrices et sa proximité avec la droite, qu'il a soutenue au gré des présidentielles, de Raymond Barre à François Fillon en passant par Nicolas Sarkozy.
Gaulliste assumé, favorable à la peine de mort, celui qui jugeait l'homosexualité "contre-nature" avait notamment pris position lors des débats sur le mariage pour tous, affirmant s'opposer à l'adoption pour les couples homosexuels.
C'est sans surprise de la droite et de l'extrême droite que sont venues les premières réactions politiques à la mort de cette légende du cinéma, les dirigeants de gauche restant plus mesurés, voire silencieux.
Peu d’hommages à gauche
Alain Delon "restera à jamais aux yeux du monde l'Homme français avec un grand H. (...) Patriote sincère et homme de droite, Alain Delon a toujours défendu une certaine idée de la France", a écrit sur X Éric Ciotti, patron des Républicains rallié au RN, l'un des premiers responsables politiques à saluer celui qui "incarnait l'élégance française".
Le président du RN, Jordan Bardella, a également souligné "l'élégance" de l'acteur, incarnation de "l'âme d'une époque" selon lui.
La tête de liste Reconquête aux élections européennes, Marion Maréchal, a elle rendu hommage au "regard d'acier" du comédien, dont la "mémoire restera à jamais gravée dans le cœur de ce pays qu'il aimait tant".
Le chef des députés de la Droite républicaine, Laurent Wauquiez, a lui jugé qu'Alain Delon avait "incarné la France". "Par son talent et sa carrière exceptionnels, il a fait rayonner notre nation dans le monde entier", a-t-il écrit.
Au gouvernement, les ministres démissionnaires les plus prompts à réagir à l'annonce de sa disparition sont également des transfuges de la droite : Bruno Le Maire a salué "l'immense vie de cinéma" du comédien, Aurore Bergé s'est remémoré "sa beauté, son regard, sa voix, son élégance, son style, sa liberté". "Les géants sont éternels et notre émotion nationale immense", a-t-elle écrit sur le réseau social.
Lire Aussi:Rare figure de gauche à avoir réagi, le patron du Parti communiste Fabien Roussel s'est ému du décès de l'acteur, "parti rejoindre le Gabin et Bebel". "Avec la disparition d'Alain Delon, c'est une icône du cinéma qui s'en va et que le monde entier pleure ce matin", a-t-il commenté.
La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, qu'Alain Delon avait soutenue lors des municipales de 2014 dans la capitale, s'est elle aussi exprimée par voie de communiqué, honorant une "figure emblématique du cinéma français", un "géant" qui "aura marqué les esprits et les cœurs (...) et laisse derrière lui une carrière à la longévité exceptionnelle".
Avec France 24 et AFP
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