Mines : l’Etat congolais veut-il encore de l’artisanat minier.


Depuis plus d'une décennie le secteur minier assiste à un combat sans merci entre les entreprises minières et les creuseurs artisanaux. Les miniers ont beau renforcer la sécurité de leurs concessions avec des maisons de gardiennage auxquelles la police, les FARDC et même la garde républicaine viennent en appui n’ont jamais réussi à dissuader les creuseurs de tenter leurs chances de le jour et surtout la nuit tombée.

Une confrontation qui se solde généralement par des morts par balles dans le camp des clandestins qui d’ailleurs n’ont pas de répondant devant la loi.

Cette situation est pour le moins curieux au regard du code minier qui consacre l’existe de l’exploitation artisanale minière en République Démocratique du Congo. Cette ambigüité a poussé la semaine dernière plusieurs pays dont les Etats unis ; la Grande Bretagne ainsi que la Suisse à exiger de la RDC une législation claire et nette sur l’artisanat minier. Force est de reconnaître qu’il ne s’agit pas d’une inquiétude anodine bien des textes existent bel et bien au pays de Patrice Lumumba.


L’artisanat minier instauré par l’ancien président M’zée Laurent Désiré Kabila avec comme mission principale la création d’une classe moyenne issue de ce secteur . Une classe moyenne qui se fait toujours attendre.

Depuis deux décennies que la RDC en général et le Grand Katanga ont connu le boom minier, la population a assisté à l’avènement des nouveaux riches.

Mais les creuseurs EUX RESTENT TOUJOURS SOUS TERRE devant ce qui paraît comme « une randonnée d’escrocs ») à en croire le directeur provincial du SAEMAPE Haut Katanga.

Les acheteurs appelés négociants imposent au creuseurs et le prix ainsi la teneur des minerais sans aucune autre forme de procès, devant les expatriés propriétaires des maisons de négoces, les négociants subissent à leurs tours le même sort.

Et au final, ce sont les expatriés qui gagnent le gros lot, l’état congolais et les creuseurs principales mains ouvrières en ressortent avec une pitance de champs de coton et ne se contentent que des petits plaisirs de la vie sans jamais organiser sa vie.


A la création des coopératives minières avec comme vocation un encadrement rationnel des mineurs artisanaux. Un élan d’espoir a vu le jour et pourtant ce n’était qu’un feu de paille. Toutes les tentatives de promouvoir l’exploitation artisanale minière se butent à une seule difficulté à savoir, le manque des ZEA, zone d’exploitation artisanale.
La GCM n’en veut pas…

En l’absence des recherches géologiques approfondies, les creuseurs se débrouillent pour trouver des gisements cuprifères ou cobaltifères appropriés à une exploitation artisanale. Avec l’assistance de la providence, ils tombent sur des sites appropriés qui, dans un laps de temps, donnent des résultats escomptés. Aussitôt débarquent la GCM avec ses partenaires pour récupérer les sites en questions.

Cela a toujours été le cas et aux dernières nouvelles, le directeur générale du SAEMAPE a confié que la GCM SA a refusé catégoriquement avec ses concessions pour l’exploitation minière artisanale. Elle préfère plutôt des joint-ventures avec des miniers. Le cas de LUPOTO dans le territoire de Kipushi, Kafundwa à Kambove, Elysée, Kimanyuki, Kawama, Kafwaya, etc.

Et pourtant, force est de constater que la plus part de ces miniers recourent aux même creuseurs pour une exploitation plus ou moins sécurisés avec les déminages, à condition que les creuseurs acceptent de ne vendre le fruit de son labeur qu’à une seule entreprise qui impose et le prix, la teneur, le poids selon ses critères. Et généralement, le montant fixé est trois fois inférieurs au prix proposé par d’autres exploitants.
Afin de se tirer d’affaires, l’état congolais prend des dispositions pour octroyer d’autres sites aux creuseurs via les coopératives. Mais hélas, il s’agit des sites pauvres et non minéralisés, pour les plus chanceux, les minerais se trouvent à une profondeur qui ne requiert que l’intervention de la machine ou un déminage. Dans ce cas, on ne peut plus parler de l’exploitation artisanale mais de la petite mine.


Les propriétaires des coopératives de leur côtés ne savent toujours pas transformer les coopératives en sociétés coopératives avec es structurelles formelles pour décrocher des financements auprès des banques. Mais plutôt, ce sont des administrations de mallettes avec des un conseil d’administration familiale qui le discréditent auprès des potentiels partenaires.

Sur le terrain, on continue de déplorer des pertes en vies humaines dans le rang des creuseurs véritables victimes de ce chaos et de l’autre côté les investisseurs sont découragés avec les incursions à répétitions dans leurs concessions.

Chris Lumbu


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