Massad Boulos, un électron libre dans la galaxie Trump

Photos d'illustration



À l'ombre des figures influentes de l'administration Trump, un nom porte discrètement l'attention : Massad Boulos. Libanais d'origine, homme d'affaires et beau-père de Tiffany Trump, il s'est vu confier un rôle officiel dans la politique étrangère américaine, sans que son mandat soit clairement défini ni pleinement accepté au sein de l'appareil gouvernemental.

Une ascension aux contours flous

Nommé en avril comme conseiller principal pour les affaires africaines, Boulos avait déjà commencé à s'impliquer, dès la période de transition, dans les dossiers du Moyen-Orient. Officiellement introduit dans l'administration grâce à ses liens familiaux, il semblait vouloir jouer un rôle de premier plan. Pourtant, sur le terrain, sa marge de manœuvre est restée étroite.

Le symbole de ce décalage est frappant : en avril, pour son premier voyage en tant qu'émissaire en Afrique, Boulos s'est retrouvé bloqué plusieurs heures à la base aérienne d'Andrews, faute d'un avion gouvernemental approuvé. Résultat : un déplacement écourté, modifié à la dernière minute, et une humiliation publique pour un homme qui prétendait représenter le président des États-Unis.

Le cas Massad Boulos illustre une dynamique bien connue dans l'univers Trump : les titres pompeux ne garantissent ni l'autorité ni l'accès aux leviers réels du pouvoir. À l'inverse de figures comme Ric Grenell ou Steve Witkoff, proches du noyau dur trumpiste et dotés de larges prérogatives, Boulos semble enfermé dans un rôle plus cosmétique qu'institutionnel.

Il est cependant parvenu à enregistrer quelques succès : facilitateur d'un accord de désescalade entre le Congo et le Rwanda, artisan discret d'efforts diplomatiques en Afrique centrale, il répond à un vide criant dans une administration où peu de ressources sont mobilisées pour le continent africain.

Mais ses initiatives en solo s'attaquent.

Boulos aurait accordé des entretiens controversés, exprimé des positions diplomatiques non validées par le département d'État, et même rencontré des chefs d'État étrangers sans coordination préalable. Autant de gestes interprétés comme de l'amateurisme, voire comme des tentatives de se construire une stature diplomatique à travers des raccourcis.

Cette posture brouille parfois les lignes de la politique étrangère américaine. En évoquant la question sensible du Sahara occidental ou en s'immisçant dans le débat libanais, Boulos a semé le doute sur la parole officielle des États-Unis, tout en donnant du grain à moudre à ses détracteurs.

Pour autant, son rôle ne saurait être totalement discrédité. À défaut d’avoir une architecture diplomatique solide sur l’Afrique, l’administration Trump trouve en Boulos un acteur motivé, disponible et il faut le reconnaître relativement efficace sur certains fronts. 

Il est l'incarnation d'un paradoxe : un diplomate officieux mais parfois utile, un amateur éclairé dans un appareil où la lumière fait souvent défaut.

Dans un contexte où les États-Unis cherchent à contrer l'influence chinoise sur le continent africain, des figures comme Boulos remplissent un vide. 

À la fois prudence politique, homme de réseau et messager improvisé, il témoigne de la manière dont, sous Trump, la politique étrangère peut s'improviser autant qu'elle peut s'organiser.

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