Massacre de Goma  : ces interrogations du député national Claudel Lubaya sur le procès en flagrance

Les militaires poursuivis pour le massacre de Goma


Le procès en flagrance des militaires FARDC poursuivis pour leur implication dans la répression sanglante de la manifestation publique appelée par la secte dénommée : "La Foi Naturelle Judaïque Messianique vers les Nations (FNJMN) AGANO LA UWEZO WA NENO/WAZALENDO", le mercredi 30 août dernier à Goma, a débuté ce mardi 05 septembre en présence de la délégation de la commission interministérielle dépêchée sur place par le gouvernement central, dont le vice-premier ministre, ministre de l'Intérieur et de la Sécurité Peter Kazadi, ou encore celui de la Défense nationale Jean-Pierre Bemba.

Parmi les six militaires poursuivis figure 6 le colonel Mike Mikombe de la garde républicaine Goma. Ils sont poursuivis pour crime contre l'humanité par meurtre, destruction méchante, incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline.

Cependant, la ligne de défense établie par le ministère public en ouverture de ce procès a provoqué un tollé auprès de l'opinion publique. Pour le ministre public, les 6 militaires poursuivis "se sont concertés pour commettre leur forfait, mais aussi que leurs agissements ont été mis en œuvre de leur initiative. Il ne s'agissait pas d'une action étatique, ils ont agi de manière isolée et non dans le cadre de leurs missions régaliennes".

Pour bon nombre de personnes, cette ligne défensive vise tout simplement à couvrir l'État congolais en écartant sa responsabilité dans ce crime. 

C'est ce que pense également le député national Claudel Lubaya André. Dans un message publié sur son compte X (Twitter), il s'interroge sur la manière dont ce crime a été réalisé et la responsabilité des uns et des autres.

" #RDC 

#Justice pour Goma 

A la désapprobation qui monte, mêlée à l'indignation, des questions se posent :

Qui, dans la chaîne de commandement, du Président de la République et Commandant suprême, en passant par le Ministre de la défense, le Commandant de la Garde républicaine, le Gouverneur militaire jusqu'au Commandant du peloton d'exécution, a donné et ou reçu l'ordre de tuer ?

Qui, dans la même chaîne, a pris la décision de désorienter l'opinion en déformant et en banalisant les faits (prétendument incidents), en minorant le nombre de victimes (7), en ordonnant le ramassage à la pelle des dépouilles mortelles, et en organisant un simulacre de procès contre les survivants à la place des bourreaux ?

L'armée est un corps organisé, discipliné et structuré. Les militaires ne peuvent agir de leur propre initiative sans avoir reçu formellement l'ordre. Ils ont agi et tués ès qualité, en tenue officielle et avec armes à feu. Ils ont engagé l'unité (Garde présidentielle, forces spéciales) et le commandement (hiérarchie politique et militaire). 

Ils ont agi avec effroi, au nom de l'État, avec les moyens régaliens de l'État. Il s'agit donc, ni plus ni moins, d'un crime d'État dont les autorités devront répondre. 

Par respect pour les victimes et pour éviter la récidive, la justice militaire et les autorités politiques feraient œuvre utile en donnant aux faits, la qualification qui convient et en désignant, sans détour ni cachoterie, les vrais responsables. Et ça sera justice", a-t-il tweeté.

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