La communauté du territoire de Kabambare, dans la province du Maniema à l'est de la République Démocratique du Congo, a décrété des journées villes mortes du 19 au 21 mai 2025 pour protester contre les exactions commises par les miliciens Mai-Mai Malaika, désormais intégrés aux groupes Wazalendo. Dans une lettre adressée aux autorités locales et nationales consultée par election-net.com, la société civile dénonce des "tortures, barrières payantes illégales, arrestations arbitraires, mariages forcés et violences sociales".
Dans la lettre adressée à l'administrateur du territoire, les signataires indiquent qu'un incident grave a marqué les esprits : "l’Administrateur adjoint du territoire, Richard Afalubi Matalatala, a été agressé par des miliciens alors qu’il tentait d’intervenir pour secourir une femme battue. La victime, gravement blessée, a été hospitalisée dans un état critique. Cet acte viole l’article 16 de la constitution congolaise, garantissant la protection des citoyens contre les violences".
En réponse, l’administration territoriale a interdit toute marche de colère, invoquant des risques pour l’ordre public. Pendant ce temps, le mouvement Mai-Mai Malaika, se présentant comme une Réserve Armée de la Défense (RAD) reconnue par l’État, justifie sa présence par des missions de sécurisation. Il rejette les accusations et accuse l’administrateur agressé d’avoir provoqué l’incident en état d’ébriété.
Des images de Kabambare centre de ce lundi 19 mai parvenue à election-net.com montrent le marché vide et des rues désertes. "La ville morte est effective au chef lieu du territoire", a écrit à election-net.com l'un des organisateurs des journées villes mortes qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité.
Pour rappel, les Mai-Mai Malaika, autrefois miliciens, sont désormais intégrés aux Wazalendo, une branche des FARDC. Le territoire de Kabambare est régulièrement le théâtre de conflits armés et d’abus contre les civils. La société civile réclame une intervention urgente des forces de l’ordre et du gouvernement.
Les prochains jours seront décisifs pour savoir si les autorités répondront aux demandes de la population ou si la contestation s’intensifiera.
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