Au lendemain de l'arrêt rendu par le Conseil d'État, annulant l'élection des gouverneurs et vice-gouverneurs du Maniema du 06 mai dernier, les députés provinciaux de cette province, 18 au total, ayant élu le ticket Radjabu Kindanda Kishabongo Hubert et Tchuma Yafali Bernard respectivement aux postes de gouverneur et vice-gouverneur du Maniema, viennent de briser le silence.
Dans une déclaration politique lue devant la presse ce jeudi 02 juin 2022 au siège de l'Assemblée provinciale à Kindu chef-lieu de la province du Maniema, ils dénoncent avec véhémence "cet arrêt inique" rendu public par le Conseil d'État en date du mardi 31 mai 2022 dans les causes opposant le gouverneur élu aux candidats malheureux devant cette haute Cour administrative.
Ils fustigent en outre les irrégularités contenues dans cette décision judiciaire. Ils citent à titre illustratif :
"1. La position d'une justice à double vitesse prise par le Conseil d'État en rapport avec le suffrage exprimé par l'Honorable Amadi Lubenga Jean-Pierre alors que pour le même fait, le même juge du Conseil d'État a procédé à l'annulation du seul vote considéré comme irrégulier dans la province de la Tshopo et non à l'annulation de l'ensemble du scrutin comme c'est le cas au Maniema ;
2. Bien que l'avis du Ministère public ne lié pas le juge, pour le cas d'espèce, l'absence de l'expédition pour appel dans les pièces inventoriées, versées dans les dossiers des parties appelantes déposés en annexe de leurs requêtes introduites auprès du Conseil d'État;
3. Dans son prononcé, le juge fait mention à un deuxième tour d'élection de Gouverneur au Maniema pendant qu'il n'y en a eu qu'un seul, et ayant consacré l'élection du ticket Kishabongo Radjabu Kindanda Hubert par une majorité écrasante et sans appel;
4. Le même juge a fait notamment mention de dépassement de quorum et/ou d'effectif des députés provinciaux jusqu'à doter le Maniema de 24 députés provinciaux alors qu'il en a que 22".
Ces 18 élus provinciaux considèrent pour toutes ces raisons et tant d'autres, que "le Conseil d'État n'a pas dit le droit et n'a fondé son arrêt que sur des considérations autres que de droit".
Ils recommandent à cet effet, pour redorer selon eux, l'image la justice gravement ternie :
"1. Au Conseil d'État de réexaminer son arrêt pour erreur matérielle en revenant à la raison et en disant le droit".
Ils appellent enfin le Chef de l'État à mettre fin aux régimes d'intérimaires connus d'après eux, "pour les pillages des provinces".
"Nous restons convaincus que le Président de la République, Chef de l'État et Garant de bon fonctionnement des Institutions trouvera une solution idoine afin de mettre fin à cette situation qui met en péril la vie et le destin de toute la population du Maniema par des régimes d'intérimaires connus pour les pillages des provinces", ont-ils chuté.
Signalons que le député provincial Radjabu Kindanda Kishabongo Hubert dont son élection au poste de gouverneur de la province du Maniema a été annulée par le Conseil d'État attend, selon ses proches collaborateurs, être notifié de l'arrêt du Conseil d'État pour introduire une requête pour correction d'erreur matérielle auprès de la même juridiction.
Du côté de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), instruite à organiser un nouveau scrutin des gouverneurs et vice-gouverneurs dans la province du Maniema, c'est encore le silence depuis la publication de cet arrêt.
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