Maniema : combats serrés entre deux groupes armés à Kabambare [Exclusif]

Photo d'illustration


Le territoire de Kabambare au sud de la province du Maniema fait ces derniers temps face à un nouveau cycle d'affrontements armés entre deux factions rivales des revendiquants maï maï Malaika, d'une part, et une faction de cette milice opposée au chef rebelle Hercule.

C'est en tout cas ce qu'indique Walubangi Kasusa Albert, l'administrateur de ce territoire dans un entretien téléphonique avec Election-net-com ce vendredi 13 octobre 2023.

Selon lui, ces affrontements armés ont causé plusieurs dégâts dont des villages incendiés et pillés, le déplacement massif des habitants, des violences sexuelles faites aux femmes et filles mineures et des personnes décédées.

" Du côté Kabambare Malota, c'était la situation entre le commandant Hercule et le groupe maï maï de Kabala. Cela a fait qu'il y ait beaucoup de dégâts sur le plan sanitaire et a même déstabilisé les écoles qui étaient en train d'ouvrir les portes, parce que c'était juste la rentrée scolaire. J'ai fait un tour où j'ai trouvé même, E.P ILIKO qui ne travaille pas, E.P KIOSI mêmement, E.P Kabombo ne travaille pas, Institut Kufikilima ne travaille pas, même l'institut Biungi n'ouvre pas les portes. Là je l'ai constaté quand j'étais du passage là. Ce sont des dégâts qui ont été orchestrés par les attaques de Kabala et Monsieur Hercule, ça c'est dans le secteur des Bahombo. Les produits agricoles, les vivres ont été incendiés, d'autres emportés... On a remarqué aussi les femmes qui ont été violées. La personne la plus ciblée là bas ce sont des femmes, des mineurs et voir même des mamans", a expliqué Walubangi Kasusa Albert, avant de poursuivre :

" Il y a aussi la situation qui prévaut actuellement du côté de Mandevu et Kabala, c'est une situation que moi même je suis en train de me demander comment ça prend de l'ampleur ainsi. Ça commençait par les attaques de Monsieur Mandevu qui a attaqué le village du côté Wamaza. Il y a eu des villages où il a commencé à faire des atrocités de ce côté là. Il a giflé des femmes, des hommes, il a pris des chèvres et autres choses. La même situation s'est manifesté aussi du côté Kibenga, tout ça c'est dans le territoire de Kabambare. Et ça n'a pas plus à Monsieur Kabala".

À lui d'ajouter :

"Si vous voyez la jeunesse de ces deux gens, ils étaient d'abord ensemble, Kabala et Mandevu. Ce dernier a quitté Kabala pour aller du côté Nonda sous prétexte qu'il est allé au deuil de sa maman décédée. Kabala a pris les armes, il a pris tout ce qui était nécessaire, il lui a octroyé puisqu'il savait que du côté Nonda, il y a des militaires FARDC qui sont là-bas, peut-être il sera attaqué, qu'il ait les moyens de se défendre. C'est ainsi qu'il a pris le gros de ses moyens et l'a mis à la disposition de Mandevu. Ce dernier étant à Kilabwe, il commençait à déranger du côté de Kibenga, Kibanaulu, Maviakuku, Liebo 1, Liebo 2, la partie Mukangwa, la partie Mapori, la partie Kalufanya, Polepole, la partie Mabanda, la partie Penemwimba jusqu'à Mwana Ngoy. Même quand j'étais du passage, je voyais ses militaires là-bas. Les militaires de Mandevu dans le sol de Kabambare... Kabala a déclaré que ces gens quittent le territoire de Kabambare et qu'ils aient dans le territoire de Kasongo. C'est d'abord leur pomme de discorde que nous nous connaissons".

"Kabala voulait à tout prix que les gens se trouvant à Kibenga, à Gego, à Vima, Kalufanya, Polepole, Mabanga, jusqu'au niveau de Penemwimba, qu'ils quittent l'entité territoriale de Kabambare, qu'ils aient du côté Kasongo où se trouve Mandevu. C'est cela qui a fait qu'il y a maintenant la guerre entre Kabala et Mandevu".  

D'après l'administrateur du territoire de Kasongo, le chef des revendiquants Kabala reproche à son ancien allié devenu rival de "l'insubordination et des langages discourtois tenus par Mandevu à l'égard de l'autorité provinciale. Et les tracasseries de Maï Maï du côté Mandevu dans l'entité territoriale de Kabambare et que le président Kabala voulait à tout prix dégager ces gens de son entité, qu'ils aillent vers Kasongo". 

L'autorité territoriale de Kabambare alerte ainsi sur l'aggravation de la situation.

"La situation ne fait que s'aggraver puisque jusque-là personne n'a encore déposé l'arme et les langages commencent à changer puisque dernièrement j'ai essayé un peu de contracter Kabala qui est revenu encore sur les deux causes, insubordination de Mandevu à qu'il demande de quitter l'entité, il vient encore d'ajouter qu'il doit récupérer les droits de Kabambare se trouvant à Kasongo. Il ajoute beaucoup d'histoires là que je suis en train de me demander maintenant d'où vient tout ça", explique Walubangi Kasusa Albert.

Contactant Mandevu aussi, poursuit l'administrateur de territoire, "il dit non non, moi je n'ai pas des problèmes, c'est moi qui suis agressé, je réclame jusqu'à la deuxième minute mon droit au niveau de Strategos puisque c'est nous qui avons commencé la guerre avec Sheikh Assani revendiquant les droits à la colline".

"Aujourd'hui je comprends que ça devient maintenant un problème un problème encore très sérieux. Il y a aussi Monsieur Kiwis qui dit maintenant il y a la guerre entre Kabambare et Kasongo, il demande à tout celui de Kasongo se trouvant à Kabambare d'y quitter et celui de Kabambare se trouvant Kasongo qu'il fasse autant. Ça montre à suffisance que ça devient une autre chose qui est en train de changer des formes d'un moment à l'autre", renseigne également l'administrateur de territoire Walubangi Kasusa Albert.

À l'en croire, les éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ne sont pas présents dans la contrée qui est laissée sous contrôle des réservistes de l'armée.

"Je ne saurais pas présenter la position de la force loyaliste parce que moi je n'en ai pas ici. Cette force moi je n'en ai pas. Je ne vois pas leurs activités, ils sont inactifs, si ils sont présents, mais ils ne sont pas là. C'est l'affaire seulement entre Messieurs Mandevu et Kabala. Je travaille seulement moi même avec mon Dieu et les réservistes qui sont ici", a-t-il indiqué.

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    "Jusqu''au moment où nous parlons, il y des dégâts qu'on a enregistré qui peuvent avoisiner plus de 4112 ménages qui sont en déplacement. Ils quittent les villages que je vous ai cité, il y a de ceux-là qui se dirigent vers Wamaza, d'autres se dirigent vers Lusangi jusqu'à Kibangula, et d'autres viennent même du côté Kayembe et d'autres atteignent même ici à Kabambare centre", fait savoir Walubangi Kasusa Albert.

    "Mais je vous dis plus les histoires traînent, plus la situation est en train de s'empirer. Puisque dernièrement j'avais demandé à mes équipes sur place, elles m'ont présenté 29 filles mineures violées et puis ils m'ont présenté aussi 42 femmes violées. Des pertes en vies humaines et des blessées, là c'est incalculable. Du côté Mandevu, du côté Kabala, il y a des décès. Dernièrement c'était le général Charlie du côté Kabala. Du côté Mandevu, quand je l'ai appelé, il ne m'a pas donné les précisions sur les gens qui sont décédées de son côté. On a déjà identifié à peu près 143 enfants séparés de leurs familles, dont 83 filles et 60 garçons se trouvant dans le secteur de Lusangi", a-t-il renchéri.

    Il déplore aussi l'absence des humanitaires dans la région.

    "Les humanitaires n'ont jamais aidé Kabambare. C'est dernièrement que APEC a jugé utile aussi de nous venir en aide du côté Kayembe. Mais les humanitaires ne viennent pas ci pour les raisons qui leur sont propres, il n'y a pas des humanitaires pouvant un peu aider et les gens sont en train de passer nuit à la belle étoile. Même les villages là que je vous ai cité, sont des villages qui ont été incendiés. Les gens sont en train de passer nuit à la belle étoile", a-t-il souligné. 

    Il appelle enfin à l'intervention rapide des autorités nationales et provinciales pour étouffer cette menace. 

    "Nous allons tendre seulement la main au niveau du gouvernement provincial et national de venir si vite qu'on trouve solution à ce problème", a-t-il chuté.

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