À Madagascar, un député a été condamné jeudi 17 avril, en première instance, à dix ans de prison pour trafic de tortues. En décembre dernier, il avait été arrêté en possession d’une centaine d’animaux appartenant à une espèce protégée, car en danger critique d’extinction. Si les arrestations pour trafics de ressources naturelles sont fréquentes à Madagascar, les condamnations à de lourdes peines sont plus rares.
Le Pôle anti-corruption d’Antananarivo a retenu la peine maximale contre le député Romeo Ramanatanana, soit dix ans de prison pour trafic d’espèces sauvages menacées d’extinction. Avec quatre assistants parlementaires également condamnés, cet élu indépendant devra aussi payer 2 milliards d’ariary de dommages et intérêts, soit près de 400 000 euros.
En décembre dernier, tous avaient été interpellés près d’Antananarivo alors qu’ils transportaient des valises contenant 112 tortues radiata. Cet animal endémique originaire du sud de Madagascar est principalement exporté en Asie du Sud-Est.
Le ministre de l’Environnement Max Fontaine voit dans cette condamnation « un signal fort » dans la lutte contre les trafics illicites. Il se félicite « que la loi s’applique à tous, quel que soit le statut ou la fonction ».
À Madagascar, une centaine d’espèces animales ou végétales se trouvent, comme la tortue radiata, en danger critique d’extinction, selon la liste rouge mondiale des espèces menacées établie par l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Ainsi, elles sont exposées à une disparition imminente à l’état sauvage, à cause de la déforestation, du changement climatique et du braconnage.
Pour le moment, le député en question n'a pas été déchu de son mandat. Étant incarcéré, c'est son suppléant qui le remplace. Il a dix jours pour faire appel.
Avec RFI
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