L'Église catholique dénonce la loi autorisant la castration des pédophiles.
Dans un communiqué publié mardi 14 mai, l'influente conférence des évêques de Madagascar s'est insurgée contre la loi autorisant une peine de castration chirurgicale pour les violeurs d'enfants. Une loi défendue par le président Andry Rajoelina comme une mesure choc. Sur la scène malgache, l'Église catholique devient le premier acteur institutionnel à dénoncer ouvertement cette mesure
« Est-ce vraiment par cette loi que nous parviendrons à éradiquer le viol ? », questionnent les évêques malgaches. Dans leur communiqué publié mardi, la castration, qualifiée sans ambiguïté d'acte de « torture », est dite contraire aux droits humains et aux principes mêmes de l'Église. « Le corps humain, en tant qu'œuvre de dieu, est sacré », détaillent les dirigeants religieux. « Ainsi rien ni personne n'a autorité sur ce dernier, pas même la loi »
Les associations malgaches de lutte contre les violences sexuelles ont également décrété une loi centrée sur les auteurs de violations plutôt que sur les victimes. L'implication de l'Église, réputée historiquement fidèle au régime, peut-elle faire reculer le pouvoir au sujet de la loi ?
« À Madagascar, une fois que l'Église s'exprime, les régimes politiques ont toujours été à l'écoute, rappelle Denis-Alexandre Lahiniriko. Et je ne crois pas qu'après cette prise de position de l'Église, l'État procède effectivement à des castrations. Je ne crois pas en une application effective de la loi ».
Sollicitée par RFI, Lova Ranoromaro, porte-parole du président Andry Rajoelina assure que le régime « prend au sérieux » les préoccupations soulevées par les évêques et se dit ouvert au dialogue avec toutes les parties. Néanmoins, la responsabilité politique maintient son cap et rappelle que la peine de castration chirurgicale a déjà été déclarée conforme à la loi par la Haute Cour Constitutionnelle.
Madagascar est l'un des pays les plus répressifs au monde contre les violents d'enfants. Vendredi 23 février dernier, dans une décision qui n'est pas susceptible de recours, la Haute Cour constitutionnelle (HCC) de la Grande île a estimé qu'il était nécessaire d'instaurer la castration chirurgicale des auteurs de violations contre des mineurs.
Avec RFI
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