Pour une grande première fois trente-deux jours depuis son investiture, le Président de la République démocratique du Congo Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s'est prêté à l'exercice de redevabilité dans le traditionnel briefing presse organisé ce jeudi 22 février au studio de la RTNC 1.
Le Chef de l'État s'est tout d'abord montré impatient à démarrer le travail afin d'assurer la stabilité des institutions et de réfléchir sur des réformes à apporter en perspectives. Une preuve que Félix Tshisekedi a la ferme volonté de marquer dans le livre de l'histoire de la RDC son nouveau mandat avec des actions de grande envergure.
De la diplomatie
Félix Tshisekedi a montré de bons signes qui prouvent la bonne santé de la diplomatie congolaise. Un travail de longue haleine qui portent ses fruits
1) Quels sont les trophées que vous nous avez ramenés et combien en reste-t-il?
"J'ai le plaisir de vous annoncer que la RDC pour la première fois de son histoire fera partie de la commission paix et sécurité de l'Union africaine. Pour la première depuis très longtemps, nous allons pouvoir faire partie du Conseil de sécurité des Nations Unies dans l'exercice 2026-2028. C'est aussi un acquis. La RDC est candidate aussi à la commission des droits de l'homme des Nations unies de Genève. Le travail diplomatique continue. Sur le plan sécuritaire, nous avons eu beaucoup de discussions en bilatéral en multilatéral", a souligné Félix Tshisekedi.
Et d'enchaîner sur le plan sécuritaire : "La réunion convoquée par le président João Lourenço nous mettait aux prises avec nos adversaires, celle-là n'a pas donné de résultats. Je redis avec force la position qui était celle de la RDC, notre agresseur est toujours parti dans ses manipulations et mensonges habituels. Qu'à cela ne tienne, un autre rendez-vous a été proposé par le président João Lourenço, celui de nous rencontrer séparément. Si tout va bien, le mardi 27 février prochain, je serai reçu à Luanda par le président João Lourenço, notre champion de l'UA en matière de paix désigné par l'UA d'être le médiateur dans cette crise injuste nous imposée par notre voisin."
Dans la foulée, le Chef de l'État a loué les efforts de Washington, très actif dans les efforts diplomatiques pour essayer de juguler cette crise.
"Je les félicite et j'en profite pour demander à l'opinion de rester mobilisée et sereine et de ne pas s'en prendre aux pays amis qui font des efforts pour nous aider. Je ne crois pas que ça soit une très bonne idée de s'en prendre aux édifices des représentations diplomatiques des pays amis. Mais c'est légitime de faire des manifestations de colère", a-t-il insisté
Pas de négociation avec le M23
Félix Tshisekedi a été ferme et a rejeté toute discussion avec les terroristes du M23, mais plutôt au Rwanda, pays agresseur de la RDC.
"Par rapport à la négociation, même en situation de conflit extrême, les contacts demeurent toujours. J'en ai pour preuve l'Ukraine et la Russie. Même si ce n'est pas direct c'est par des forces interposées que cela passe. Ce n'est pas du tout inhérent à la seule crise congolaise à l'est (...) La RDC rejette ces négociations. C'est que le Rwanda s'est caché derrière le M23. Je ne discute pas avec le M23. Les iscussions, je les veux avec le Rwanda parce que c'est lui mon agresseur."
Dans le même ordre d'idée, Félix Tshisekedi a reconnu n'avoir eu aucun contact avec le M23 refusant catégoriquement de les recevoir.
Le Chef de l'État a également dans ses dires condamné toute discrimination dans les communautés, tensions et divisions.
"Nous sommes un pays souverain, nous sommes capables de défendre nos concitoyens et en mesure de les sécuriser. Je suis le seul si pas le premier président de la RDC à avoir dit haut et fort en parlant des Banyamulenge, j'élargis même à tous les tutsi, sont nos compatriotes. J'en ai assez de ce discours qui consiste à discriminer ces populations et à donner ainsi l'occasion au régime barbare du Rwanda de nous envahir sous les fallacieux prétextes", a-t-il condamné.
Lire Aussi:Ensuite la mise en garde contre tout type de collaboration avec les FDLR.
"Tout officier qui s'exposerait à ce genre de méfaits, sera poursuivi et condamné. Il y a un général qui a été arrêté pour soupçon. Ce n'est pas par peur du Rwanda que nous le faisons. Vous avez parlé des 9 pays voisins que j'ai été visités, je les avais promis que chez moi au Congo, je n'entretiendrai jamais une force quelconque qui déstabiliserai mes voisins. J'y tiens malgré l'hostilité du Rwanda à notre égard. Si on nous veut la guerre, on fera la guerre."
Félix Tshisekedi hausse le ton contre l'accord U.E-Rwanda
Félix Tshisekedi a dénoncé l’accord entre l’UE et le Rwanda sur la création de la chaine de valeur pour les minerais stratégiques et critiques.
L'Union européenne, j'espère qu'elle ne va pas jouer ce jeu-là. L'UE ce sont des Haut-fonctionnaires. La RDC, nous n'allons pas nous arrêter-là. Nous allons user de toutes les voies diplomatiques et judiciaires pour empêcher et faire annuler cet accord qui a été signé. C'est un très mauvais début qui indique que l'UE est très mal engagée comme si elle nous faisait la guerre par procuration. Encouragement donné au voleur est très dangereux pour la paix dans la région", a fustigé Félix Tshisekedi.
Cumul des fonctions et renégociation du contrat chinois
En ce qui concerne les affaires courantes par les ministres, Félix Tshisekedi a rassuré qu'il ne sera pas question de toucher deux émoluments. "Ceux qui restent au gouvernement se font remplacer à l'Assemblée nationale par leurs suppléants pendant ce temps, jusqu'au moment où il y aura un nouveau gouvernement", a-t-il dit.
Parlant de Renégociation du contrat chinois et répondant à l'absorption des milliards disponibles, le Chef de l'État a répondu en ces termes : "Nous avons examiné ce qui avait été fait avant nous. Nous avons constaté que c'était très mal fait et au désavantage de la République.
Secundo, de l'argent a été décaissé. Cet argent n'a rien fait mais ça a fait la richesse de certaines personnes qui aujourd'hui sont dans l'opposition pour certains pour déstabiliser la RDC. Nous avons revu les choses, nous les avons rééquilibrées dans un contexte gagnant-gagnant. Aujourd'hui nous sommes convaincus, ce qui va se passer sera profitable à la République."
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