Washington a levé ses restrictions sur l'utilisation de missiles à longue portée fournis à l'Ukraine, permettant ainsi à Kiev de frapper des cibles à l'intérieur du territoire russe. Cette décision, annoncée dimanche 17 novembre, intervient à un moment critique, à seulement deux mois de la fin du mandat du président Joe Biden et avant l'entrée en fonction de son successeur, Donald Trump, connu pour son opposition à l'aide militaire. . . américaine à l'Ukraine.
Levée des restrictions par l'administration Biden
L'administration Biden a accédé à une demande de longue date de Kiev, permettant aux forces ukrainiennes d'utiliser des missiles fournis par les États-Unis pour frapper des cibles russes en profondeur. Selon des sources anonymes, cette autorisation a été donnée en réponse au déploiement de soldats nord-coréens dans la région de Koursk, à la frontière russo-ukrainienne, en soutien aux troupes russes. Les missiles concernés, probablement des ATACMS, possèdent une portée de plusieurs centaines de kilomètres, ce qui permettra à l'Ukraine de viser des sites logistiques et des aérodromes russes.
Réactions et déclarations prudentes
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est montré prudent quant à cette annonce, soulignant que "ces armements parleront d'eux-mêmes". Lors de son adresse quotidienne, il a rappelé l'importance pour l'Ukraine de disposer de capacités de frappe à longue portée, mais a également insisté sur la discrétion nécessaire à ces opérations militaires : "Les frappes ne se conduisent pas à l'aide de mots".
Approbations et critiques internationales
Cette décision a reçu des réactions variées sur la scène internationale. La Pologne, voisine de l'Ukraine et fervente alliée, salue cette initiative. Le ministre des Affaires étrangères polonais, Radoslaw Sikorski, a déclaré sur X (anciennement Twitter) que le président Biden avait répondu "avec un langage que Vladimir Poutine comprend", en référence à l'attaque massive de missiles russes qui a visé l'Ukraine. . le jour même.
En revanche, la décision d'autoriser les frappes à longue portée reste controversée parmi certains alliés de l'OTAN. L'Allemagne, par exemple, a refusé jusqu'à présent de fournir ses missiles Taurus à longue portée malgré les demandes répétées de Kiev. Le chancelier Olaf Scholz a exprimé des craintes quant à une potentielle escalade du conflit.
Impact potentiel sur le conflit et sur la politique américaine
Cette mesure, bien que tardive, pourrait avoir des répercussions significatives sur le terrain. Certains analystes estiment qu'elle pourrait donner à l'Ukraine un avantage stratégique, notamment en affaiblissant les capacités logistiques de l'armée russe et en plaçant Kiev dans une meilleure position pour d'éventuels pourparlers de paix. Cependant, des responsables américains ont exprimé leur scepticisme quant à la capacité de cette nouvelle autorisation à modifier de manière significative l'issue de la guerre, surtout dans un contexte où les forces russes continuent de gagner du terrain.
Quant à l'avenir de cette décision, son maintien par Donald Trump, une fois en fonction, reste incertain. Le président élu a exprimé à plusieurs reprises son opposition à l'ampleur de l'aide militaire américaine en Ukraine et a promis de mettre fin à la guerre en 24 heures, sans fournir de détails sur la manière dont il compte s'y prendre. Néanmoins, l'autorisation bénéficie du soutien de certains républicains influents au Congrès, ce qui pourrait rendre son retrait politiquement difficile.
La menace d'une escalade
Moscou a réagi avec véhémence à cette annonce, réitérant que toute action américaine permettant à l'Ukraine de frapper le territoire russe serait considérée comme une « escalade majeure » du conflit. Le Kremlin avait auparavant mis en garde contre les conséquences d'une telle décision, déclarées que cela signifiait que « les pays de l'OTAN sont en guerre contre la Russie ».
Avec AFP/Reuters
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