L'USAID en pause : quelles conséquences pour l'Afrique ?

L'inquiétude grandit avec la suspension de l'USAID et la mise en congé administratif à partir de vendredi de son personnel administratif.

Avec un budget de plus de 40 milliards de dollars, destiné à l'aide humanitaire et l'aide au développement à travers le monde, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) emploie quelques 10.000 personnes, dont les deux-tiers sont en poste à l'étranger. 

L'USAID finance des projets un peu partout à travers le monde. Après l'Europe, en 2023 c'est l'Afrique subsaharienne qui était la région qui bénéficiait du plus fort soutien américain.

Une aide destinée prioritairement à la gestion des questions de santé, des programmes liés au planning familial, à la lutte contre le VIH-Sida ou encore aux programmes concernant la défense des droits de l'Homme ou des personnes LGBT.

Du soutien dans plusieurs secteurs

En Afrique, l'USAID joue également un rôle crucial dans le financement de programmes liés à la sécurité alimentaire, l'éducation et la gouvernance. Rien que l'année dernière, l'agence avait, par exemple, annoncé une aide humanitaire de 424 millions de dollars et la fourniture de vaccins pour lutter contre la mpox.

Avant la fin de son mandat et alors qu'il était en visite en Angola, en décembre 2024, l'ancien président Joe Biden avait annoncé une aide humanitaire de plus d'un milliard de dollars pour lutter contre l'insécurité alimentaire dans 31 pays africains, dont 823 millions de dollars alloués via l'USAID.

L'agence se démarque également à travers des projets liés aux énergies renouvelables. A Madagascar, un hub d'énergie solaire pour 1.200 ménages a par exemple été rendu possible grâce au soutien de l'USAID.

L'impact sur le Sahel et la RDC

Au Sahel, le Mali, le Burkina Faso et le Niger bénéficient pour leur part d'un appui de plus de 700 millions de dollars destiné à des actions humanitaires notamment. Des actions en faveur des populations qui risquent d'être mises à l'arrêt.

Mais en Afrique francophone, avec plus de 900 millions de dollars d'aide allouée, c'est la République démocratique du Congo qui est le premier bénéficiaire du soutien de l'USAID. Alors que l'est du pays fait face à une crise sécuritaire qui fait des milliers de déplacés, la moitié des fonds de l'Agence américaine pour le développement international est consacrée à l'aide humanitaire dans le pays. Une aide qui risque d'être impactée.

Des programmes soutenant l'Etat de droit, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, notamment dans le secteur minier, dépendent aussi des fonds de l'USAID.

Concernant le secteur des mines, lors de son déplacement sur le continent, l'ancien président Joe Biden a promis 600 millions de dollars pour la réfection de la ligne de chemin de fer partant de Lobito, vers l'Ouest, et destinée à transporter les minerais stratégiques de la Zambie et de la République démocratique du Congo.

La population civile sera la plus touchée

Alors que l'essentiel de l'aide extérieure, soit plus de 60%, est gérée par l'USAID qui la redistribue via des programmes et organisations partenaires, ce sont donc de très nombreux projets, essentiellement en faveur des populations civiles, qui vont pour la plupart s'arrêter.

Les conséquences risquent d'être considérables, que ce soit dans le domaine de l'économie, de la santé, de l'éducation ou encore de la bonne gouvernance.

Avec Deutsche Welle

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