Il sera érigé sur le boulevard Sendwe, en face du mythique stade Tata Raphaël, ce complexe ultra-moderne est entièrement financé, conçu et contrôlé par des investisseurs chinois. Montant de l’investissement : 300 millions de dollars. Et la RDC... Observatrice silencieuse sur son propre sol.
Présenté comme un moteur de croissance pour la capitale, le projet interroge sur sa réelle portée pour les Congolais. « Ce n’est pas un partenariat, c’est une cession d’espace et d’opportunités économiques à une puissance étrangère », lâche un urbaniste kinois sous couvert d’anonymat.
Les promoteurs annoncent la création de 30 000 emplois mais à y regarder de plus près, la majorité des postes clés reviendra à la main-d’œuvre chinoise. Les entreprises locales, elles, seront cantonnées aux marges : sous-traitance, manutention ou gardiennage.
Autre sujet de controverse : les exonérations fiscales. Selon nos sources, la Cité de la Chine bénéficierait d’un régime fiscal dérogatoire pendant plusieurs années.
« L’État congolais ne percevra ni impôts ni taxes pendant toute la phase d’amortissement du projet », affirme un cadre du ministère des Finances. Un vide budgétaire assumé, dans un pays dont les services publics sont déjà exsangues.
Par ailleurs, la future cité abritera des zones de commerce massif, dominées par des produits importés de Chine à bas prix. Une invasion qui pourrait asphyxier le petit commerce local, déjà affaibli par l’absence de protection de l’économie nationale.
Coup d’œil : Les chiffres clés du projet " Cité de la Chine "
- Localisation : Boulevard Sendwe, en face du stade Tata Raphaël
- Surface : 150 000 m²
- Montant de l’investissement : 300 millions USD
- Origine des fonds : 100 % investisseurs privés chinois
- Avantages fiscaux : Exonération totale présumée pendant plusieurs années
- Emplois annoncés : 30 000 (mais peu garantis pour les Congolais)
Alors que Kinshasa espère moderniser son tissu urbain, c’est une véritable « enclave économique chinoise » qui est en train de se dessiner, sans mécanismes clairs pour garantir les intérêts nationaux. L’enthousiasme officiel contraste avec la prudence de la société civile, qui appelle à la renégociation du cadre juridique et à la transparence sur les termes du contrat.
« Si la Chine construit, elle possède. Et quand elle possède, elle contrôle. », résume un économiste congolais.
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