Lors d'une rencontre organisée à Washington, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, a pressé jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d'aider à parvenir à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Elle a promis de ne pas rester "silencieuse" face aux souffrances des civils.
Kamala Harris a donné jeudi 26 juillet le signal d'un possible changement majeur dans la politique américaine à l'égard de Gaza. La vice-présidente américaine a juré de ne pas rester "silencieuse" face aux souffrances des civils dans l'enclave et a insisté sur la nécessité de conclure un accord de paix sans tarder.
Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël des pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré le premier ministre de l'État hébreux Benjamin Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice".
"Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur", a-t-elle déclaré, évoquant les "enfants morts" et les "personnes désespérées et affamées fuyant pour se mettre à l'abri". "Nous ne pouvons pas détourner le regard de ces tragédies. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance et je ne resterai pas silencieuse", a-t-elle ajouté devant la presse.
La guerre menée par Israël à Gaza, après l'attaque sanglante du 7 octobre par le Hamas, s'est traduite par plus de 39 100 morts palestiniens, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, et une catastrophe humanitaire.
Appel à la création d'un État palestinien
L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de Benjamin Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche".
Elle lui a demandé de conclure un accord de cessez-le-feu et de libération des otages avec le Hamas afin de mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre. "Comme je viens de le dire au Premier ministre Netanyahu, il est temps de conclure cet accord", a-t-elle déclaré.
Kamala Harris a également appelé à la création d'un État palestinien, à laquelle s'oppose le Premier ministre israélien.
Joe Biden veut accélérer les négociations pour un cessez-le-feu
Un discours qui tranche avec l'image de grande cordialité affichée par Joe Biden et Benjamin Netanyahu plus tôt dans la journée, même si les deux hommes entretiennent des relations notoirement compliquées.
Le président américain a d'ailleurs lui aussi appelé Benjamin Netanyahu à "finaliser" l'accord de cessez-le-feu pour permettre de "ramener les otages chez eux" et de "mettre durablement un terme à la guerre", selon un compte-rendu de leur rencontre diffusé par la Maison Blanche.
C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux États-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de Joe Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre.
"Je tiens à vous remercier pour ces 50 années de travail au service du public et de soutien à l'État d'Israël", a déclaré le dirigeant israélien avant d'ajouter : "je me réjouis de travailler avec vous dans les mois qui viennent".
Le président américain affiche son fort soutien à Israël depuis le début du conflit mais s'est montré de plus en plus critique au fur et à mesure qu'augmentait le bilan des victimes civiles à Gaza. Il veut maintenant faire pression sur Benjamin Netanyahu dans l'espoir d'arriver à un accord de cessez-le-feu.
Lire Aussi:La Maison Blanche a expliqué que le président américain avait réaffirmé la nécessité de parvenir à un accord "rapidement", selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.
Les dirigeants se sont ensuite entretenus avec des familles d'otages américains détenus à Gaza, qui ont qualifié la réunion de "productive".
Pour la fin de son voyage outre-Atlantique, Benjamin Netanyahu doit se rendre vendredi en Floride, à l'invitation de Donald Trump qu'il a longuement remercié dans son discours devant les élus à Washington.
Avec France 24 et AFP
Powered by Froala Editor
leave a reply