Une nouvelle attaque meurtrière attribuée aux miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) a coûté la vie à au moins 52 civils dans la nuit de lundi à mardi 11 février, dans plusieurs localités du groupement Djaiba, en territoire de Djugu (province de l'Ituri). Selon des sources locales, huit autres personnes ont été blessées et des dizaines de maisons incendiées lors de ce raid sanglant.
D'après des témoins, les assaillants, lourdement armés, ont pris d'assaut les localités de Laudjo, Lindu et Lodja aux environs de 22 heures. Ils ont semé la terreur jusqu'à 2 heures du matin, ouvrant le feu sur les habitants et exécutant d'autres à l'arme blanche. « Ils ont tué des civils à coups de machette et incendié plusieurs habitations », raconte un rescapé encore sous le choc.
La société civile locale dresse un bilan provisoire de 52 morts, dont cinq corps calcinés, huit blessés et 30 maisons détruites par le feu. Cependant, d'autres sources estiment que le nombre de victimes pourrait dépasser 80 morts, certaines personnes étant encore portées disparues.
Les attaques visaient principalement des familles déplacées vivantes dans les communautés d'accueil. Le site de déplacés de Djaiba, qui abrite plusieurs milliers de personnes ayant fui les violences dans la région, a toutefois été épargné grâce à la présence des casques bleus de la MONUSCO et des soldats des Forces armées de la RDC (FARDC).
Ces forces ont renforcé leur présence et intensifié les patrouilles dans la zone pour prévenir d'autres attaques. Pourtant, l'inquiétude demeure parmi la population, d'autant plus que, la veille, une autre attaque de la CODECO sur le même site avait déjà fait deux morts et dix blessés.
Face à ces nouvelles violences, la peur s'installe davantage dans cette région déjà marquée par l'instabilité. La société civile exhorte le gouvernement et les forces de sécurité à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils et mettre fin aux atrocités de la CODECO.
L'attaque de cette milice, qui se revendique d'une lutte pour la défense de la communauté Lendu, intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu en Ituri, où plusieurs groupes armés continuent d'opérer en toute impunité malgré les opérations militaires en cours.
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