L'affaire relative à la réhabilitation de la piste d'aviation de Mulonde en regroupement Kanfwa, en territoire de Pweto dans la province du Haut-Katanga, risque d'emporter avec elle, l'opposant Moïse Katumbi Tchapwe. C'est en tout cas le moins qu'on puisse dire en lisant la réponse du directeur général de l'autorité de l'aviation civile réservée à la correspondance lui transmise en date du 26 septembre par Moïse Katumbi, dans laquelle il demande la réhabilitation d'une piste d'atterrissage à Mulonde.
Par le biais de son directeur juridique, la direction générale de l'autorité de l'aviation civile fait observer à l'ancien gouverneur du Katanga qu'il a commencé les travaux de réhabilitation avant d'obtenir l'autorisation des autorités compétentes conformément aux dispositions en vigueur dans le domaine de l'aviation civile.
"Comme suite à votre requête, permettez-moi de vous rappeler, d'entrée de jeu, que la construction, l'exploitation, l'entretien d'un aérodrome, soit-il à usage privé, sont régies en République Démocratique du Congo par les dispositions pertinentes de la Loi n°10/014 du 31 décembre 2010 relative à l'aviation civile, telle que modifiée et complétée à ce jour par la Loi n°23/001 du 12 janvier 2023 (voir les articles 70 à 81 et 183 alinéa 1er), ainsi que par les mesures d'exécution de la Loi prioritaire", écrit-il.
En outre, il renseigne à Moïse Katumbi qu'en application du cadre juridique prérappelé, "l'autorité de l'aviation civile civile a mis en place une procédure appropriée pour le traitement des demandes des requêtes, en l'occurrence la procédure POAC- AGA-14-08 relatif à l'octroi d'une autorisation de construction d'un aérodrome ou d'une hélistation, spécialement en son point 5, ainsi qu'un modèle de formulaire, le FOAAC-AGA-14-01", qu'il lui transmet pour exploitation.
Cependant, poursuit la lettre, "en termes d'information complémentaire par vous sollicitée, je porte à votre connaissance que, comme vous avez déjà entrepris les travaux de réhabilitation de la piste d'aviation de Mulonde en violation flagrante de la Loi et de ses mesures d'exécution, c'est-à-dire sans autorisation préalable du ministre ayant l'aviation civile dans ses attributions, à la suite d'un avis technique préalable de l'autorité de l'aviation civile, ce cas de figure tombe naturellement sous le coup de l'article 183 alinéa 1er de la Loi", tranche Anatole Kanyanga Tshimanga, directeur juridique de l'AAC.
Il convient de signaler que l'article 183 alinéa 1er de la Loi évoquée stipule qu'"est puni d'une servitude pénale de cinq à dix ans et d'une amende de deux cents millions à cinq cents millions de francs congolais, quiconque construit , modifier ou exploiter un aérodrome sans autorisation préalable du ministère ayant l'aviation civile dans ses attributions ».
Par ailleurs, le camp Katumbi a dors et déjà expliqué que leur chef n'a pas construit, ni modifié ou encore moins exploité l'aérodrome de Mulonde et qu'il est juste en train de le réhabiliter. Il reste maintenant à savoir si l'autorité de l'aviation civile qui, au regard de sa réponse, confirme à demi-mots que Moïse Katumbi se serait rendu coupable en amorçant les travaux de réhabilitation de cette piste sans autorisation préalable, va activer le front juridique contre le président national du parti politique Ensemble pour la République.
Pendant ce temps, le camp Katumbi continue de dénoncer les coups de force retenus par les autorités militaires qui enquêtent sur cette affaire.
"À Mulonde, le spectacle continue !
La population vient d'être chassée des environs de la piste d'aviation autour de laquelle les militaires s'affairent à creuser des trous.
Pendant ce temps, on annonce qu'un convoi de véhicules chargés de caisses et remplis d'autres éléments des forces armées accompagne la jeep de Moise Katumbi en direction du petit village", écrit ce jeudi soir sur X(Twitter), Olivier Kamitatu Etsu directeur de cabinet et porte-parole de Moïse Katumbi.
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