Haut-Katanga: Cinq ONG saisissent Félix Tshisekedi sur la disparition de 60 personnes lors de dernières manifestations


COMMUNIQUE DE PRESSE CONJOINT CEIPDHO/GANVE/HDH/JUST/MDR/NDSCI/ 001/2020
LA JUSTICE CONGOLAISE DOIT ENQUETER SUR L’IMPLICATION
DU GOUVERNEMENT PROVINCIAL DU HAUT-KATANGA, DES RESPONSABLES
PROVINCIAUX DU PPRD ET DE L’UDPS, AINSI QUE DES FARDC DANS LA MORT DE
7 PERSONNES, LA DISPARITION DE 30 PERSONNES ET LES BLESSURES PAR
BALLES ET MACHETTES D’ENVIRON 23 PERSONNES A LA SUITE DES
MANIFESTATIONS PUBLIQUES A LUBUMBASHI

Lubumbashi, le 14 juillet 2020, les organisations non-gouvernementales des droits de l’homme et du droit humanitaire, Centre International pour la Promotion de Développement des Droits de l’Homme, Groupe d’Actions Non-Violentes et Evangélique, Humanisme et Droits Humains, Justicia ASBL, Mouvement pour les Droits de l’homme et la Réconciliation et Nouvelle Dynamique de la Société Civile respectivement en sigle, CEIPDHO, GANVE, HDH, JUSTICIA, MDR et NDSCI, déplorent et dénoncent la dégradation de la situation sécuritaire et des droits de l’homme dans
la ville de Lubumbashi, à la suite des manifestations organisées par les partis politiques contre l’entérinement de Monsieur Ronsard MALONDA comme Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, en sigle, manifestations du 08 au 09 juillet 2020.

Le 08 juillet 2020, à la suite de la manifestation organisée spontanément par les membres de
l’UDPS1, des affrontements sont survenus aux alentours du siège provincial du PPRD2 sur l’avenue
du 30 juin, avec les membres du PPRD. Ces échauffourées ont occasionné des blessures graves dans les deux camps, et même des blessures par machettes d’au moins 5 personnes. Certains
militants de l’UDPS auraient ainsi été séquestrés au siège provincial du PPRD et sont portés
disparus.

Le 09 juillet 2020, alors que le gouvernement provincial du Haut-Katanga avait décrété un confinement de trois jours, soit du 09 au 11 juillet, plusieurs militants de l’UDPS, UNAFEC3
et SCODE4 avaient investi les rues, avenues et autres lieux publics de la ville de Lubumbashi. A l’occasion de ces manifestations, 7 personnes ont été tuées dont 3 corps sans vie avec stigmates des tortures physiques qui ont été repêchés de la rivière Lubumbashi le 12 et le 13 juillet 2020 ; et 4 personnes tombées par balles dans le périmètre du camp Major Vangu dont le Colonel des
FARDC MUTETEKE MUTUNDA Jim est le principal responsable. D’autant plus qu’il aurait donné l’ordre de tirer à bout portant sur les manifestants pacifiques scandant des chansons populaires
de libération.

Dans les mêmes circonstances, 23 personnes ont été blessées par balles et sont internées dans des hôpitaux privés de la Ville de Lubumbashi et près de 30 personnes sont portées
disparues. Le 13 juillet 2020, la marche initiée par la plate-forme politique Lamuka à Lubumbashi n’a pas eu lieu.

Les ONGDH estiment que le Gouvernement provincial du Haut- Katanga devrait endosser la plus grande responsabilité dans la dégradation de la situation sécuritaire dans la Ville de Lubumbashi et des atteintes graves à l’intégrité physique et même de ces disparitions. En effet, alors qu’il y a des restrictions au droit de manifester à la suite du Covid-19, le gouvernement provincial a fait montre selon les cas soit de laxisme, soit d’encouragement, soit de répression des dites
manifestations. C’est dans la même optique qu’ il prend à la légère les tensions sur des bases purement ethniques qui ont ressurgi et s’exacerbent depuis un certain temps à Lubumbashi.

En outre, il y a lieu de fustiger également les actes de violence inacceptables, commis par les
militants de l’UDPS et du PPRD, et surtout la séquestration des personnes au siège du PPRD parmi lesquels se trouveraient ceux portés disparus ou repêchés quelque temps après dans la rivière Lubumbashi.
Les ONGDH regrettent que le régime du Président Felix TSHISEKEDI ne soit pas en mesure d’éviter l’usage disproportionné de la force (dont l’usage des armes de guerre) dans le chef des éléments de la PNC et des FARDC sur des manifestants généralement non armés, de même l’usage impuni
des actes de violence par de nombreux membres des partis politiques.

Par ailleurs, les organisations signataires CEIPDHO, GANVE, HDH, JUSTICIA Asbl, MDR et NDSCI s’engagent à accompagner les victimes devant les institutions judiciaires nationales et
internationales pour que les responsabilités soient dégagées et que les dommages et intérêts
éventuellement leur soient accordés.

Eu égard à ce qui précède, les organisations signataires recommandent :
Au Président de la République et Chef de l’Etat :
 De garantir aux citoyens la jouissance de leurs droits et de veiller à ce que nul, ne se serve abusivement des attributs du pouvoir pour violer et encourager impunément les droits fondamentaux des citoyens

 D’ordonner que des enquêtes indépendantes soient diligentées et que des responsables de ces tueries comme celles du 21 février 2020, des atteintes graves à l’intégrité physique, séquestrations et disparitions répondent de leurs actes devant la justice ;
 D’initier et prendre toutes dispositions conservatoires afin d’éviter que les autorités provinciales civiles et militaires du Haut-Katanga n’interfèrent dans les enquêtes ou n’intimident les victimes et témoins éventuels ;
A l’Assemblée Nationale:
 De se départir des intérêts égoïstes politiciens en interpellant le Vice-premier Ministre et Ministre de la défense nationale pour les massacres de Lubumbashi imputés aux FARDC,
et initier des motions de défiance à leur encontre du fait de la dégradation de la situation sécuritaire à Lubumbashi, à la suite des manifestations de février 2020 et celles du 08 et
09 juillet 2020 ;
A l’Assemblée Provinciale du Haut Katanga :
 De se départir des intérêts égoïstes politiciens en interpellant le Gouverneur de province et le Ministre provincial de l’intérieur en vue de leur destitution pour incapacité dans la gestion des tensions sociales et politiques qui peuvent dégénérer à Lubumbashi et le mauvais usage des services de sécurité ;
Au Procureur Général près la Cour d’Appel du Haut-Katanga :

 De faire preuve d’indépendance en interpellant les responsables provinciaux du PPRD
pour dégager leur degré de responsabilité dans la séquestration à leur siège provincial de Lubumbashi des militants de l’UDPS, des mauvais traitements y administrés, suivis de la
disparition de nombreuses personnes, et en arrêter les auteurs et complices ;
 D’interpeller les responsables provinciaux de l’UDPS, pour dégager leur degré de responsabilité sur les actes infractionnels imputés par certains de leurs partisans, et en
arrêter les auteurs et complices ;
A l’Auditorat Supérieur Militaire du Katanga :
 De diligenter les enquêtes contre les militaires et policiers qui ont donné l’ordre de tirer
à bout portant sur les manifestants du 09 juillet 2020 ;
 D’élucider les circonstances de la disparition de plusieurs personnes entre les 08, 09 et
10 juillet 2020

Aux partis politiques :
 D’éduquer leurs militants à la tolérance et à la non-violence ainsi qu’au respect de l’autorité de l’Etat et des lois du pays ;
 De faciliter la recherche de leurs membres portés disparus et d’assister ceux qui sont blessés et les membres des familles de ceux qui ont perdu les leurs ;
Aux victimes :
 De collaborer avec les institutions judiciaires pour que justice soit accordée.

Les ONG des droits de l’homme signataires

  1. CEIPDHO, Centre International pour la Promotion de Développement des Droits de
    l’Homme
  2. GANVE, Groupe d’Actions Non-Violentes et Evangélique
  3. HDH, Humanisme et Droits Humains
  4. JUSTICIA Asbl
  5. MDR, Mouvement pour les Droits de l’homme et la Réconciliation
  6. NDSCI, Nouvelle Dynamique de la Société Civile en RDC
    Contacts Presse
  7. Maître King MUSHILANAMA, Coordonnateur général de HDH,


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