Gouvernement Ilunga, Chronique du débat


La sortie du gouvernement Sylvestre ILUNGA ne cesse d’alimenter le débat. Plusieurs réflexions fusent de partout.

Le gouvernement en République démocratique du Congo ; une lourde et coûteuse machine ?

Ce gouvernement de coalition de la RDC dont la composition a enfin été dévoilé lundi 26 août, est le fruit de sept mois de tractation entre les familles politiques de l’actuel et de l’ancien président. Ces tractations se sont déroulées dans un climat de méfiance qui a débouché sur nombreux compromis et une architecture gouvernementale lourde et complexe. Certains observateurs s’interrogent sur l’efficacité de la future équipe qui va devoir affronter les urgences qui se sont accumulées depuis l’investiture de Félix TSHISEKEDI.

La taille de ce gouvernement laisse perplexe les observateurs. 66 postes finalement, dont 17 postes de vice-ministres, issus dans la plupart des cas d’un camp opposé à celui du ministre titulaire. Dans un souci assumé d’équilibre au sein de la coalition au pouvoir mais qui risque selon certains d’entraîner des lourdeurs voire des paralysies. Avec également des risques de concurrence entre certains ministères qui ont été scindés en deux comme celui des Affaires étrangères attribué à l’UDPS de Félix TSHISEKEDI, qui devra désormais composer avec un ministre de la coopération et de l’intégration régionale issu du camp opposé.

D’où une source potentielle de conflit. Les vices primatures sont attribués à des fidèles. Pour la coalition CACH, Gilbert KANKONDE de l’UDPS prend le ministère de l’intérieur et Jean Baudouin Mayo de l’UNC occupe le budget. Pour le FCC, Célestin TUNDA prend la justice, Willy NGOOPS les infrastructures et Elysée MUNEMBWE ex questeur de l’assemblée nationale s’est vu confié le ministère du plan.

Il s’ajoute l’absence dans cette équipe de poids lourds au profit de personnalités inexpérimentées. Un choix délibéré pour maintenir le centre de décision hors du gouvernement, directement au niveau de deux chefs de coalition. Parmi les dossiers chauds sur la table on cite, l’épidémie d’Ebola, toujours pas maîtrisée, la lutte contre les groupes armés et sur le plan social, la gratuité de l’école primaire dès cette année.

Pour tenir ces engagements, le chef de l’Etat Félix Antoine TSHISEKEDI, va devoir assainir les finances du pays, lutter contre la corruption et augmenter les recettes publiques. Le budget de fonctionnement des ministères risque de peser lourd dans le budget de l’Etat.

Il est à noter que certains engagements ont été respectés, pas de personnalités sous sanction de l’union européenne ni des Etats-Unis. Des personnalités comme BAHATI LUKWEBO, KINKEY MULUMBA pour le FCC, Bruno TSHIBALA, Joseph KAPIKA ou Pierre KANGUDIA du côté de CASH ne se sont pas retrouvés.

Dans cette longue liste, 17% des femmes dans ce gouvernement. On est encore loin de la parité. Mais, après plus de 50 ans de l’indépendance, c’est pour la seconde fois que le poste du ministère des affaires étrangères soit confié à une femme.

Pompon BEYOKOBANA


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