Plusieurs hauts gradés de l'armée française se retrouvent ce lundi 9 septembre 2024 devant le Tribunal correctionnel de Paris. Huit militaires et un sous-traitant, l'entreprise de logistique ICS, sont poursuivis pour des soupçons de corruption et de favoritisme. La justice leur reproche d'avoir, dans les années 2010, surfacturé plusieurs marchés de logistique, concernant notamment le transport aérien, pour des opérations extérieures de l'armée française.
Parmi les prévenus, l'ancien chef d'état-major du Centre du soutien et des acheminements militaires (CSOA). Ce Colonel comparait pour favoritisme, corruption passive, violation du secret professionnel et prise illégale d'intérêts. Sur le banc des prévenus également, le président de la société International Chartering Systems (ICS).
C'est un rapport de la cour des comptes qui a révélé l'affaire. En 2016, étudiant le coût des opérations extérieures, les magistrats de la rue Cambon s'interrogent sur le surcout des prestations offertes par la société ICS pour acheminer la logistique militaire.
Des soupçons de favoritisme pour plus de 16 millions d'euros
À cette époque, l'armée française a régulièrement recours aux très gros porteurs Antonov 124, une ressource rare, mis en œuvre par deux prestataires extérieurs. Ces appareils sont affrétés soit par la société ICS, soit par Salis, l'agence de soutien de l'Otan. Sauf que les factures d'ICS sont bien plus lourdes.
Les investigations ont mis en lumière des soupçons de favoritisme pour un surcout estimé de plus de 16 millions d'euros, avec, dans la balance, au moins une promesse d'embauche par ICS de l'un des prévenus. Une affaire de corruption et de favoritisme présumée qui fait tache, alors que chaque euro sera soupesé à l'heure de l'élaboration du budget de l'État.
Avec RFI
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