Kinshasa, mégapole de plus de 15 millions d’habitants, devient de plus en plus invivable, particulièrement en ce qui concerne la mobilité urbaine.
Les trois grands axes de la ville, le boulevard Lumumba, le boulevard du 30 Juin et celui de la Libération (ex-24 Novembre) sont engorgés dès 5 heures du matin. Les files interminables de véhicules ne laissent aucun espace pour une circulation fluide. Malgré les promesses répétées des autorités provinciales et des propositions multiples, aucune solution concrète n’a été apportée pour remédier à ce fléau devenu quotidien.
Des mesures inefficaces
Le gouverneur de la ville avait tenté d’impliquer des éléments de la garde républicaine pour réguler la circulation, mais les résultats restent peu convaincants. Pendant ce temps, les heures de pointe transforment les trajets quotidiens en véritable parcours du combattant. Il est désormais presque impossible de réaliser trois courses en une journée, que ce soit en transport public ou privé.
Cette situation a également ouvert la voie à des abus flagrants. Les chauffeurs des célèbres minibus « 207 » imposent des tarifs arbitraires, fixés selon le flux du trafic. Par exemple, un trajet Lemba Terminus-Centre-ville, qui coûtait autrefois 1 500 FC, se négocie aujourd’hui à 3 000 FC dans ces minibus et jusqu’à 5 000 FC en taxi. Ces prix peuvent même doubler selon les conditions de circulation, comme l’ont constaté des reporters d’Election-net.com au mois de décembre dernier.
Transport public : un secteur hors de contrôle
Le désordre est encore plus palpable à des endroits stratégiques comme le Grand Marché (Zando) ou Kingasani en soirée. Après 18 heures, les prix explosent, atteignant 7 000 FC pour un trajet en transport en commun. Ce chaos profite aux motocyclistes, surnommés « wewa », qui pratiquent des tarifs variables selon leur humeur et la demande.
Autre phénomène courant : le « demi-terrain », où taxis et motocyclistes n’effectuent qu’une partie du trajet prévu tout en exigeant des prix exorbitants. Des lieux comme le rond-point Victoire, Ngaba, UPN ou Kintambo-Magasin sont devenus emblématiques de cette anarchie.
Le métro-Kin : un projet fantôme
Le projet du Métro-Kin, relancé par les autorités actuelles, reste une promesse illusoire. Jusqu’à présent, seules des maquettes circulent sur les réseaux sociaux, sans qu’aucune avancée concrète ne soit visible. Ce projet, censé désengorger la capitale, ne fait qu’alimenter le scepticisme des Kinois.
Des solutions, mais toujours au point mort
La construction de la route " Pulumba ", un projet tant souhaiter pour désengorger le boulevard Lumumba pour trouver l'issu de sorti vers la route des poids lourds n'a toujours pas connu des avancées et ce, malgré les multiples demandes des kinois.
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Les travaux de construction des rocades de Kinshasa ont été officiellement lancés le 22 juin 2024 par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Ce projet vise à désengorger la capitale en reliant ses parties sud-ouest et sud-est, avec la construction de deux rocades :
Rocade Sud-Est : s'étendant sur 41,54 kilomètres, elle part de l'avenue Ndjoku, traverse le boulevard Lumumba, l'avenue Buma (dite Antoine Gizenga), atteint Ndjili Brasserie, longe l'avenue de la Paix, traverse Kimwenza Gare et se termine à Mitendi, croisant la route nationale n°1.
Rocade Sud-Ouest : d'une longueur de 21,38 kilomètres, elle va de Mitendi, sur la route nationale n°1, jusqu'à l'arrêt Mbudi.
Ces travaux, prévus pour une durée de deux ans et demi, sont financés dans le cadre du programme sino-congolais, avec une enveloppe prévisionnelle de 273 millions USD, incluant les travaux de lutte antiérosive et une partie des indemnités d'expropriation.
Malgré ces annonces, les Kinois attendent toujours des actions concrètes. Pour l’instant, le quotidien des habitants reste marqué par des embouteillages interminables, des tarifs de transport exorbitants et une patience mise à rude épreuve.
Jusqu’à quand cette situation va-t-elle durer ? Seul l’avenir nous le dira.
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