Dans une sortie d'une rare virulence, l’ancien président Joseph Kabila a dressé un tableau sombre de la gouvernance actuelle en République démocratique du Congo, accusant son successeur d’avoir instauré une dictature dissimulée sous les oripeaux d’un simulacre démocratique. Il évoque une « ivresse du pouvoir sans limite », allant jusqu'à parler d’un « coup d’État institutionnel » et d’une « volonté irrésistible de concentrer tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme ».
Selon Kabila, le régime en place à Kinshasa a transformé les institutions en « instruments d’oppression », avec une justice démissionnaire, un Parlement devenu une « chambre d’enregistrement de la volonté d’une seule personne », et des milices tribales, services de renseignements et forces de l’ordre détournés de leur mission républicaine. Il accuse le pouvoir d’avoir instauré « la pensée unique », le populisme et la démagogie comme politiques de gouvernement.
L’ancien chef de l’État parle d’« un crime incontestable contre l’humanité », évoquant le « massacre des adeptes » d’un mouvement religieux et la « déliquescence de la situation sécuritaire ». Il décrit un pays sombrant dans le « chaos indescriptible », avec la « perte du monopole de la violence légitime », et dénonce l’« institutionnalisation du tribalisme et du népotisme ».
Kabila va jusqu’à déclarer que « la République a cessé d’être démocratique », pointant un « recul spectaculaire de la démocratie » et un « État failli » rongé par la corruption, le détournement des deniers publics, l’asphyxie des populations, et l’abandon par le pouvoir central. Il stigmatise aussi une « politique extérieure faite de jérémiades et de mendicité », concluant que le régime actuel « tente désespérément de survivre à contre-courant de l’histoire ».
Powered by Froala Editor
Lire Aussi:
leave a reply