L’espoir d’un accord de paix en République démocratique du Congo, porté par l’administration Trump, se heurte à un obstacle de taille : Corneille Nangaa, chef de l’alliance rebelle soutenue par le Rwanda, refuse toute trêve tant que le président Félix Tshisekedi restera au pouvoir.
Alors que Donald Trump espérait faire de ce dossier un levier diplomatique majeur en Afrique, l’ex-président de la CENI et désormais chef de guerre sape les efforts américains, affirmant que la priorité des Congolais n’est pas la paix, mais la fin du régime en place à Kinshasa.
“Tshisekedi est le Jonas du Congo. La tempête ne cessera que lorsqu’il sera jeté à l’eau”, a-t-il déclaré dans une interview explosive au Telegraph, rejetant toute idée de cessez-le-feu sans changement de régime.
En coulisses, Washington s’active pour sécuriser un accord stratégique d’exploitation des ressources naturelles congolaises – cobalt, lithium, uranium – en contrepartie d’un appui politique et sécuritaire. Le conseiller spécial de Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, a récemment conduit une mission à Kinshasa pour finaliser les termes de cette entente potentiellement historique pour l’accès américain aux minerais critiques.
Mais le refus de coopération des forces rebelles jette une ombre sur cet accord. L’Alliance Fleuve Congo, dirigée par Nangaa et composée notamment du M23, contrôle aujourd’hui de vastes territoires à l’Est, dont les villes stratégiques de Goma et Bukavu. Et selon ses propres mots, il n’est plus question de retrait ou de concessions : “Les Congolais ne veulent plus entendre parler de négociation”.
Une paix conditionnée à une rupture politique
Ironie du sort, Corneille Nangaa fut en 2018 l’artisan de l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, en annonçant sa victoire à l’élection présidentielle dans des conditions contestées. Aujourd’hui, il appelle à son départ immédiat et qualifie les discussions de Washington avec Kinshasa d’"illégitimes", avertissant que toute entente signée sans l’accord de l’Alliance serait rejetée par le peuple.
À Washington, certains responsables, dont Marco Rubio, cherchent à stabiliser la région en obtenant une désescalade entre la RDC et le Rwanda. Mais sur le terrain, les rebelles gagnent du terrain, alors que les États-Unis peinent à imposer un cessez-le-feu durable.
“Si Trump réussit à faire la paix au Congo, ce sera un coup diplomatique. Mais s’il échoue, il risque d’ouvrir un conflit minier de grande ampleur”, analyse un expert de la région.
L’issue de ce bras de fer pourrait redessiner la carte des alliances en Afrique centrale et bouleverser l’avenir d’un pays stratégique au cœur de la bataille mondiale pour les ressources critiques.
Powered by Froala Editor
Lire Aussi:
leave a reply